En 2012, pas moins de 11 braquages s’étaient déroulés dans des bureaux de Poste du Havre (Seine-Maritime), suscitant la peur des membres du personnel.
La Direction régionale de La Poste avait alors été poursuivie en justice par des salariés, pour « non-respect de ses obligations de sécurité » et condamnée, à deux reprises, par le Conseil des prud’hommes du Havre, en avril 2015 ; et par la Cour d’appel de Rouen, le 18 octobre 2016.
Quatre ans plus tard, le dossier n’est pas définitivement conclu, La Poste ayant décidé de déposer un pourvoi en cassation.
« Une grande victoire »
Pour Eric Morizot, secrétaire adjoint du syndicat Sud-PTT, la décision de se pourvoir en cassation, par la direction régionale, « n’est pas une surprise », même si les plaignants demeurent « furieux ». « Quand nous avons lancé la procédure, nous savions que l’intérêt de La Poste serait de retarder l’échéance au maximum et que nous en aurions pour six à sept années de procédure. »
> LIRE AUSSI : Après des braquages en série, au Havre, La Poste condamnée
Si tout le monde le savait depuis le départ, on aurait bien voulu que La Poste entende raison. Le jugement de la Cour d’appel de Rouen, rendu le 18 octobre 2016, est une grande victoire pour nous.
Au total, une quinzaine de plaignants ont mené cette action contre leur direction, après une année noire et traumatisante pour le personnel travaillant dans les bureaux de Poste havrais.
« Des agents de sécurité seulement après le dixième braquage ! »
Entre février et novembre 2012, 11 braquages se sont produits dans la ville et les alentours. Le personnel avait alors demandé un renforcement de la sécurité des bureaux de Poste, avec des agents en faction sur les différents sites.
Nous n’avions eu des agents de sécurité qu’après le dixième braquage et la fermeture des 24 bureaux de Poste après que les agents ont exercé leur droit de retrait, le 30 octobre 2012.
> LIRE AUSSI : Braquages au Havre : « Nous travaillons la peur au ventre »
En octobre 2016, la Cour d’appel de Rouen avait confirmé le jugement du conseil des Prud’hommes du Havre, constatant que « La Poste SA avait méconnu à son obligation de sécurité lui imposant de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale de ses salariés ».
Dans l’attente d’une conclusion définitive
La Poste avait alors été condamnée à reverser 1 500 euros, au titre des dommages et intérêts, aux 15 plaignants toujours engagés dans cette longue procédure.
Pout Eric Morizot, l’heure est désormais à l’attente de la validation de ce pourvoi en cassation, et à la conclusion définitive de cette affaire.
Contactée par Normandie-actu, La Poste ne s’est pas exprimée sur le sujet.