Une histoire d’ « esclavage moderne » en Normandie ? Samedi 31 décembre 2016, vers 16h30, le commissariat d’Évreux (Eure) reçoit une femme de 35 ans, d’origine camerounaise : elle dit avoir été séquestrée dans le restaurant dans lequel elle était embauchée depuis le mois de févier 2016.
Selon ses dires, elle travaillait près de 14 heures par jour pour un salaire mensuel de 600 €. Toujours selon sa version, elle dormait sur un matelas posé au sol, dans des conditions précaires et sans papiers.
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Une « esclave moderne » ?
C’est suite à un différend avec sa responsable à propos des congés payés qu’elle s’est enfuie, samedi 31 décembre, en escaladant le mur de l’établissement. Après ce témoignage, les policiers se sont rendus dans le restaurant situé rue du Maréchal Joffre.
La responsable a été interpellée et placée en garde à vue. Si elle reconnaît les faits de travail dissimulé, elle nie la séquestration. Peut-on alors parler d’«esclavage moderne » ? Difficile pour le moment de trancher sur la question.
Il y a des divergences dans cette histoire. Pour l’heure, seule la prévention du travail dissimulé est retenue, indique ainsi une source judiciaire à Normandie-actu
L’enquête se poursuit
D’après les premières constations, il n’ y aurait « rien d’insalubre » dans le logement et « aucun coup » n’a été porté à l’employée.
La responsable du restaurant a été relâchée dimanche après-midi. L’enquête se poursuit désormais. Si les faits de « réduction en servitude » sont reconnus, la responsable peut écoper d’une lourde amende ( 200 000 €) et d’une peine de sept ans de prison.