Un nouveau désengagement de la Matmut à Rouen (Seine-Maritime) ? En décembre 2016, l’entreprise a annoncé sa décision de stopper sa convention de mécénat avec le 106, la salle de musiques actuelles de la capitale normande. Un coup dur pour la salle de concerts.
Environ 2% du budget
Selon Jean-Christophe Aplincourt, directeur du 106, cette enveloppe annuelle « représentait environ 2% du budget » de la salle.
Ce budget est d’environ trois millions d’euros chaque année.
Aucune raison particulière n’a été avancée par la Matmut pour expliquer la fin de cette convention, explique Jean-Christophe Aplincourt à Normandie-actu. Mais nous étions avertis de ce risque. C’était en quelque sorte un contrat à durée déterminée, on savait que c’était précaire. Mais cela n’aura pas d’impact sur les concerts ou sur le personnel.
Plutôt que de se laisser abattre par l’abandon de son seul mécène, Le 106 entend bien « compenser cette perte ». « On déploie de l’énergie pour trouver de nouveaux partenaires privés », assure le directeur.
La Matmut nie tout désengagement à Rouen
La nouvelle de l’arrêt du mécénat au 106 suscite tout de même l’interrogation. En effet, cela résonne comme un mauvais signal envoyé à la métropole Rouen-Normandie, alors que la Matmut a annoncé en novembre 2016 renoncer à son projet de Palais des congrès.
« Les sujets ne sont évidemment pas liés », balaie d’emblée le service communication de l’entreprise, interrogé par Normandie-actu. La Matmut tient à rappeler ses nombreux engagements à Rouen.
« Pour preuve, les 2 300 collaborateurs employés sur Rouen et sa périphérie (2 450 en Normandie, 5 900 en tout, en France). Autre preuve récente de cette implication économique, l’annonce en novembre dernier de la création d’une société commune d’assurance, avec BNP Paribas (démarrage d’activité en 2018) ». Et de poursuivre :
Cette alliance débouchera, sur dix ans, sur plusieurs centaines de créations d’emplois. Ceux-ci seront majoritairement situés à Rouen, indiscutablement une bonne nouvelle pour la métropole.
Concernant la culture, la Matmut tient là aussi à souligner les actions qu’elle mène à Rouen et plus généralement en Normandie.
Un groupe « dynamique »
« Sur le plan culturel, le dynamisme de notre Groupe […] s’exprime de nombreuses façons (soutien à différentes structures, en Normandie et ailleurs, lancement l’an dernier d’un Prix musical, succès du Prix Matmut du premier roman, qui récompense des auteurs n’ayant jamais été publiés…). »
Et sur la métropole rouennaise, d’insister encore plus : « Nous tenons à souligner le dynamisme et le succès de notre centre d’art contemporain, à Saint-Pierre-de-Varengeville. […] Quand le Groupe organise son premier hackathon, en juin dernier, rassemblant étudiants et jeunes salariés de startups, c’est à Rouen qu’elle choisit de le faire. La première édition du Matmut Freestyle Show, spectacle de sports extrêmes destiné aux jeunes a également eu lieu à Rouen, en septembre dernier, attirant 3 000 spectateurs… »
Un premier exemple récent de désengagement
L’entreprise conclut en assurant qu’ « évoquer un désengagement de la Matmut au niveau de Rouen est évidemment largement inexact ».
On est loin du discours plus offensif de Daniel Havis, président du groupe, qui pointait en novembre, pour justifier la fin du Palais des congrès, « un problème de déficit d’attractivité à Rouen, notamment à cause des infrastructures aéroportuaires, routières et ferroviaires ».
Le dirigeant déclarait alors : « Oui, j’espère que ça fera un peu réfléchir sur tout ce qui pourrait être fait à Rouen ».