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Gilets jaunes en Seine-Maritime, un premier bilan sans intox

Gilets jaunes en Seine-Maritime, un premier bilan sans intox

Beaucoup de choses sont dites et montrées sur ce mouvement citoyen, et bien souvent les mêmes images tournent en boucle : la violence de supposés gilets jaunes face à celle de la police… Hors il
est impossible et même criminel de résumer le mouvement à cela.  Impossible car ces violences concernent surtout des casseurs (inhérents à chaque mouvement social de grande envergure), et
quand elle provient de gilets jaunes, elle est souvent réponse à la violence qu’ils ressentent de la part des forces de l’ordre, impossible également et surtout car le mouvement est pluriel,
véritable fourmilière à idées, débats et propositions, qui sont souvent passés sous silence. Et enfin cela est criminel car ne montrer que cette violence, qui certes est bien réelle, ne fait
qu’augmenter la haine et le sentiment de rejet, dans un sens des gilets jaunes, et dans l’autre des forces de l’ordre, le fameux diviser pour mieux régner, qui ne peut que provoquer une certaine
escalade dans cette violence qui à déjà fait suffisamment de victimes de tous les cotés. Alors voyons ensemble le bilan que nous pouvons tirer honnêtement et sans parti pris après un mois et demi
de mouvement.

1 : Des revendications plus nombreuses qu’il n’y parait

 Au départ du mouvement, une revendication simple : l’arrêt de l’augmentation des taxes sur l’essence à la pompe. Du moins c’est ce que beaucoup ont cru, car dès le début, l’idée était
surtout l’incompréhension de l’augmentation des taxes pour les citoyens, la ou certaines multinationales en sont exemptées.  Il convient de rappeler que taxes et impôts sont obligatoire pour
permettre le fonctionnement des services publics et de ce qui peut être utile à toutes et tous. Mais rares sont finalement les gilets jaunes qui souhaitent leur abolition, à l’exception de
quelques libéraux, qui très vite ont désertés le mouvement, non ce que veulent la plupart des gilets jaunes, c’est une meilleure répartition de ces taxes et impôts, car il est aisé de comprendre
que ce qui sera pris à la base, l’est pour permettre de continuer les cadeaux à une minorité de privilégiés.  Il s’agit de trouver un équilibre pour le fonctionnement du pays, et simplement
les gilets jaunes et le gouvernement sont en total désaccord sur le qui doit payer et combien… 

 

Voila pour le volet des taxes, mais cela ne représente qu’une infime partie des revendications que nous avons constater, car c’est bien tout un système dans son ensemble que veulent remettre à
plat les gilets jaunes.

Parmi ces nombreuses revendications et demandes, émanant des cahiers de doléances, de pétitions, etc. :

 

– La demande d’une meilleure prise en compte des retraités qui voient leur niveau de vie et leur pouvoir d’achat diminuer. Demande concrète des gilets jaunes : retraite à 60 ans, une pension
digne et des aides adaptées.

 

– La demande d’un retour d’un service public digne pour ses agents et efficace pour la population. Demande concrète des gilets jaunes : Plus de moyens humains et matériels, respect des doléances
des agents et des syndicats ( que ce soit dans les hôpitaux, écoles, transports collectifs, collectivités territoriales, police, justice..)arrêt immédiat des fermetures et des privatisations. Un
service public par et pour le public en somme. 

 

– La demande d’une augmentation des salaires indexée sur le réel cout de la vie. Demande concrète des gilets jaunes : Augmentation immédiate du smic et de tous les bas salaires, pour permettre à
tout un chacun de vivre dignement et non plus survivre, pendant qu’une minorité continue d’augmenter ses bénéfices et richesses au delà de tout sens commun. Si on fait la synthèse des divers
demandent, on arrive à une moyenne pour le smic net de 1500 euros par mois, et une augmentation de tous les bas salaires de 20% environ.  N’importe quel économiste de bonne fois confirmera
que c’est faisable et même souhaitable pour l’économie de notre pays.

 

– La demande de la prise en compte d’une véritable transition écologique devant l’urgence absolu de la situation. Demande concrète des gilets jaunes : De véritables décisions contre les
pesticides, le glyphosate et tout ce qui tue nos terres. La demande de la gratuité totale des transports en commun locaux et une amélioration rapide des réseaux, conditions quasi indispensables
pour certains, pour diminuer l’usage de la voiture individuelle, si mortelle à notre environnement. Et bien sur le retour à une véritable politique de fret ferroviaire, beaucoup moins polluant
que ne peut l’être le transport routier.

 

– La demande de l’arrêt des privilèges de classe. Demande concrète des gilets jaunes : Retour de l’ISF, lutte efficace contre l’évasion fiscale (même les Etats-Unis s’y sont mis, et pourtant on
ne peut parler d’un pays de gauchistes…). Mais aussi une diminution drastique des privilèges des  hauts élus de la république : suppressions des multi-retraites ( et une durée de cotisation
équivalente au citoyen lambda), des avantages en personnel, des remboursements de frais dépassant l’entendement, obligation d’un casier judiciaire vierge ( un simple gardien de logements sociaux
doit en présenter un, mais pas les députés et autres politiques…). Dernière demande la possibilité de révoquer les élus en cas de non respect de leur programme et de leur mandat, avec pour
commencer pour de nombreux gilets jaunes la volonté de faire un référendum pour destituer E. Macron.

 

– Ce qui nous amène au dernier point important, la demande de referendum d’initiative citoyenne, afin que le peuple puisse statuer sur de propositions de lois, leur application, la révocabilité
des élus, une modification de la constitution etc… Contrairement à ce que certains peuvent penser, ce n’est pas une idée si saugrenue et nouvelle, et de nombreux pays l’utilise déjà, avec un
certain succès, la Suisse, la Nouvelle-Zélande, l’Italie, la Lettonie, la Bolivie etc.…  Pour certains il s’agit d’une mesure populiste, pouvant amener le pire, mais pour beaucoup, y compris
donc les gilets jaunes, cela éviterais par exemple que les élus trahissent leurs promesses de campagne, ce qui ferait diminuer l’abstention et donc favoriserait le processus démocratique, sans
compter que si le peuple peut proposer ou exprimer son avis sur les lois et qu’il soit pris en compte, nos politiciens seraient obligés de les expliquer, d’agir à découvert et la aussi il
s’agirait d’une belle avancée en terme de démocratie.

2 : Une mobilisation qui ne faiblit pas tant que cela…

 Certains médias et une partie de la classe politique laissent à penser que la mobilisation diminue grandement chaque semaine, hors la réalité est tout autre. Voyons cela ensemble :

Comme nous l’avons évoqué plus haut, certains ne suivaient le mouvement que lorsqu’il était plus axé sur les taxes, et donc leur intérêt personnel plutôt que collectif, c’est un fait ceux-là ont
quitté le mouvement et forcément cela fait des milliers de personne en moins, mais pour le reste ?

 

 En ce qui concerne la Normandie, les conditions météos de ce mois de décembre n’ont pas aidé, mais de nombreuses personnes qui ne sont plus présentes au quotidien sur les lieux de
rassemblement, sont toujours soutiens actifs et prêt à remettre cela très bientôt. une autre raison à l’apparente diminution des forces en présence est bien sur la « chasse » faite en certains
lieux, ou parfois on arrête les gens avant rassemblement, un moyen simple de faire croire ensuite qu’il y avait moins de gens mobilisés, sans compter qu’avec les vacances et donc la présence des
enfants à la maison, il est compliqué pour certains de risquer un emprisonnement et imaginer laisser seuls les enfants ensuite. Enfin un dernier point permet de démobiliser certains, la violence
sans distinction entre les casseurs, les énervés et les manifestants citoyens pacifistes, la aussi de nombreuses personnes y réfléchissent à deux fois avant de faire un déplacement qui peut se
terminer sans raison avec la perte d’un œil, d’un bras ou de la vie… Mais cela ne signifie en aucun cas que ces gens ne soutiennent plus le mouvement, bien au contraire, simplement ils agissent
de plus en plus d’une manière différente, par des doléances, des rencontres avec des politiques, des tentatives de débats et des relais dans les médias locaux.

 

 Enfin, et je suis bien placé pour le savoir, ayant participé à de nombreuses manifestations dans ma vie, les chiffres diffusés dans certains médias sont non seulement faux, mais se veulent
à valeur de découragement pour les indécis. En effet, il est facile avec internet et les très nombreuses vidéos qui circulent, de se rendre compte que plus encore que lors de précédents
mouvements, à quel point les chiffres officiels sont absurdes, et fait nouveau, contestés même par de nombreux syndicats de police, qui sont aux premières loges. Pour Rouen par exemple, on a pu
entendre le chiffre de 500 manifestants sur certains samedi, alors même qu’en prenant le temps de compter sur une vidéo fixe montrant tout le cortège passer, qu’il y avait au bas mot 2000
personnes. 

3 : Il n’y a pas un mais une foultitude de profiles

 Ce qui peut interpeller lorsque l’on étudie ce mouvement citoyen de plus prêt est la variété de profiles des gilets jaunes, la ou sur des mouvements sociaux plus classiques on retrouve
surtout les syndicats, les travailleurs et les partis de gauche, on retrouve ici des gens de tous les horizons politiques.

Cela peut être vu à la fois comme une force ou comme une faiblesse pour ce mouvement, je m’explique :

 

 Une force car l’unité et l’adhésion de la population en générale peut être plus forte à l’égard d’un mouvement moins marqué politiquement, et dans lequel on retrouve ses voisins, des
travailleurs, des commerçants, des chômeurs etc…

 

Une faiblesse car des idées très contradictoires peuvent se voire représentées et il est parfois difficile de comprendre le mouvement, par exemple sur quelques sites des mots d’ordres ouvertement
racistes et anti-immigration sont portés par certains, impossible donc de soutenir ces sites et représentants auto-désignés issus de l’extrême droite ( c’est le cas de plusieurs barrages sur les
autoroutes et de quelques rond points malheureusement. Une faiblesse également car cela permet une récupération politique non souhaitée, justement par l’extrême droite, mais aussi par des
opportunistes de tous bords, qui dans un mouvement plus organisé n’auraient pas droit de citer.

4 : La réalité de l’impact du mouvement sur l’économie

On entend tout et son contraire en terme d’impact sur l’économie et notamment sur l’économie locale, qui nous préoccupe forcément à alternative76.fr. Pour certains il n’y aurait pas d’effets
négatifs, pour d’autres au contraire, ce serait la fin de tout, il semblerait que la réalité soit plus complexe, et après enquêtes et renseignements pris auprès de nombreux petits commerces et
artisans on se rend compte que tout dépend des secteurs, certains étants plus impactés par les blocages quotidiens, d’autres par les manifestations des samedis.

 

 J’ai pu rencontrer et discuter avec de nombreux producteurs et exploitants de fermes locales et bios, et certains ont subi de lourdes pertes car ne pouvant se rendre sur les marchés pour
vendre leurs produits, notamment sur les premières semaines du mouvement, il en va de même pour de nombreuses boutiques de vente directe. Mais pour la plupart les choses se sont arrangées au fur
et à mesure du mois de décembre, et certains font même parti du mouvement et ou le soutienne en approvisionnant divers lieux emblématiques des blocages.

 

 Pour ce qui est des commerçants des centres villes, les choses sont différentes, moins impactés par les blocages quotidiens, ils l’ont été beaucoup plus par les grandes manifestations du
samedi, que ce soit parce que de nombreuses personnes ont déserté les centres ville par crainte des violences, ou plus directement car eux même situés sur les parcours des manifestations, ont du
ou préféré fermer. Dans tout les cas et en cette fin d’année propice aux achats de cadeaux et de coups de cœur divers, ils ont paradoxalement beaucoup plus perdu que les grandes enseignes,
pourtant combattues et dénoncées par les gilets jaunes.  Les grands gagnants, économiquement parlant, de ce mois de décembre sont étonnamment les enseignes de vente en ligne comme Amazon,
qui ont profitées à plein à la fois des centres villes bloqués les samedis et de la crainte de certains. 

Il convient donc si l’on souhaite vraiment changer de paradigme économique et si l’on veut vraiment des circuits directs sans actionnaires et grands patrons qui s’enrichissent ( ce qui est une de
volontés du mouvement), de favoriser ces commerces locaux, ces petites entreprises, ces commerces de centre ville, bref revoir notre manière de consommer, hors pour le moment l’effet est à
l’opposé de cela.

 

Tout ceci provoquant une scission assez importante dans la population, et le fait que si beaucoup soutiennent les idées et le principe du mouvement, ils ne peuvent l’approuver à 100% étant donné
la difficulté économique du moment, alors bien sur ils savent que ce n’est pas le mouvement qui est responsable de tout, ils savent que les lois sont faites pour favoriser les gros contre ces
petits commerçants et artisans, mais il n’empêche que dans les faits, cela ne les aide pas au quotidien. Peut être que d’autres formes d’actions seraient préférables pour favoriser le local,
comme cela est fait en divers lieux ou seuls sont bloquées et pénalisées les grandes enseignes. 

5 : Violences et dégradations, qui et pourquoi ?

Depuis le début du mouvement des gilets jaunes, beaucoup des « grands médias » (dont on rappel qu’ils appartiennent tous à une poignée de millionnaires, forcément opposés au mouvement),  nous
montrent sans cesse des images de violence, de dégradations… Il convient bien sur de ne pas les occulter, mais simplement d’une part de les recontextualiser, et d’autre part de rappeler qu’elle
ne sont pas le fait de la majorité des gilets jaunes, bien au contraire.

 

Tout d’abord rappelons que les premières victimes de ces violences sont les gilets jaunes eux même, des blessés graves et des morts suite à des violences policières ou à des incompréhensions et
énervements d’automobilistes sur les lieux de blocage…  Ensuite il est important également de rappeler que sur chaque mouvement social, des casseurs viennent se greffer au mouvement, et
qu’il est certain que la volonté au départ de ne pas avoir d’organisations syndicales présentent en tant que telle, à favoriser leur présence et le manque d’organisation de la sécurité interne.
Mais que tout cela ne remet aucunement en cause le fait que la grande majorité des gilets jaunes sont pacifistes, et se retrouvent souvent débordés à la fois par la violence policière et la
violence des casseurs. Tout le monde à pu voir les images de l’Arc de Triomphe ou plus prêt de nous du centre ville de Rouen, et forcément ces images font peur, mais à l’exception du dernier
samedi, tous les précédents j’était à titre personnel sur Rouen centre, et jamais je n’ai été mis en danger par quelque gilet jaune que ce soit, et ai pu profiter de la ville comme n’importe quel
samedi lambda, et que les rares véritables gilets jaunes énervés, le sont par réaction à la violence qu’ils subissent directement sur les manifestations, mais également celle qu’ils considèrent
dans les propos de l’exécutif depuis le début du mouvement. Ceci n’excuse aucunement les excès, mais permet de les comprendre, car un peu à la manière d’un enfant qui parce qu’il ne sait exprimer
autrement sa colère et ses idées, ne pourrait que crier ou s’énervé, car il n’est pas compris, et bien ici la sensation est la même celle de ne pas être entendu et compris et de ne savoir parfois
comment l’exprimer. 

 

 Voyons également à qui profite cette violence ? Surement pas aux gilets jaunes, mais bien aux opposants au mouvement, qui peuvent ensuite dire  » Voyez, ils n’ont pas d’idées, ils cassent
etc.. », et c’est bien pour la favoriser que l’on à attendu aussi pour entendre les doléances des forces de l’ordre, elles aussi à bout, sans parler des ordres qui leur sont donner, parfois avec
l’objectif la encore de diviser la population. Quelle est l’intérêt d’avoir cette opposition franche et violente sur chaque journée du mouvement ? Chacun se fera son avis. En tout cas nous ne
cautionnons évidement pas la violence, de quel bord qu’elle soit , et considérons que c’est ensemble et non en s’opposant que les choses pourront changer. 

 

 Il convient pour terminer et pour être parfaitement honnête de signaler que de nombreux lieux de blocages sont repris le soir lorsque les gilets jaunes quittent les lieux, par des bandes,
parfois d’extrême droite, parfois de « racailles », et l’alcool aidant, violence et destructions sont au rendez-vous, mais gardez en tête qu’il ne s’agit nullement de gilets jaunes, et que ceux-ci
notamment au rond-point des vaches à Saint-Etienne-du-Rouvray,  les condamnent et travaillent avec la police pour faire stopper ces irresponsables.  Car tout le monde se rend compte de
l’impact très négatif sur le grand public de ces actions, parfois seules choses retenues par les médias…

 

 Autres choses retenues souvent par les grands médias, les agressions d’automobilistes qui ne soutiennent pas le mouvement, les agressions sexistes, homophobes ou racistes, elles existes,
pas sur tous les lieux, mais elles existes, et bien su, la aussi nous les condamnons fermement, mais la encore il ne s’agit pas de la majorité des gilets jaunes, et sont souvent le fait encore
une fois de certains fachos et de « racailles ». Le soucis étant je pense la aussi lié au fait d’avoir dès le départ refusé la présence en tant que tel des syndicats et partis de gauche qui savent
gérer cette fameuse sécurité interne et les débordement, de part leur grande expérience des mouvements sociaux et manifestations, et qui jamais ne laissent la place à l’extrême droite. Mais il
faut reconnaitre que ces incidents sont de plus en plus rare, car justement le mouvement s’organise et les doléances récentes s’éloignant fortement de la ligne national libéral du RN, ceux-ci
disparaissent de nombreux lieux, aidés également par la présence plus récente de nombreux syndiqués et anti-fa, qui savent gérer ce genre de soucis… 

6 : Résumer le mouvement ? Compliqué…

 Il n’a jamais été si difficile de résumer le mouvement, et c’est peut être ce qui fait peur à certains.. un mouvement citoyen, aux idées multiples et abolissant en lui-même tout idée de
classe, un mouvement pour lequel il est complexe de se dire à 100% pour ou à 100% contre, un mouvement né d’une formidable soif de démocratie et qui parait aux yeux de certains comme
anti-démocratique, un mouvement ou des retraités comme des ouvriers et des entrepreneur peuvent se croiser, s’entraider, mais que certains de leurs propres « corporations » ne soutiennent pas,
compliqué… Compliqué d’autant plus que de chaque coté vous trouverez des arguments intéressants et des gens convaincus. Il convient simplement de laisser le peuple citoyen et souverain décider de
son sort et de son avenir, et en cela le simple fait que le mouvement existe, et qu’il en ressorte des propositions collectives est déjà une formidable avancée, ensuite sur la manière de mettre
en place ces propositions chacun aura son avis, mais qui peut être contre une démocratie plus représentative, une justice sociale et économique et une véritable transition écologique ?

 

Alors vous me direz que pour certains, les gilets jaunes sont à l’opposé de cela, voulant faire passer en force des idées, détruisant un certain patrimoine et un pan de l’économie etc.. C’est une
vision, mais une autre est de se dire qu’ils font avancer les choses, que de toute façon d’autres méthodes ont été essayées sans grand résultat, et que cette manière directe, sans filtre et avec
parfois des accros est finalement plutôt saine de la part d’un peuple qui souffre et qui décide de se prendre en main, pour ne plus laisser son destin entre les mains d’une minorité. 

 

Pour ou contre n’est donc plus la question, le mouvement existant et ayant quoi qu’on en dise un fort impact sur la société. La question est plutôt comment doit se poursuivre ce mouvement,
comment les citoyens vont réussir à s’entendre pour défendre une autre vision de la société, plutôt que l’actuelle qui est si loin des réalités du plus grand nombre, comment allier ce mouvement
populaire et économie locale, comment aussi faire en sorte que l’urgence écologique soit enfin au cœur du débat, et ne fasse plus qu’un. Car nous pourrons débattre longtemps du pourquoi et du
comment, mais il y a deux réalités que l’on ne peut occulter :

 

– La première étant que la majorité des gens (et pas seulement France…) souffre et à du mal à manger à sa faim, ne pouvant que survivre et non vivre, du fait de l’enrichissement constant d’une
minorité. 

 

– La seconde est que la vie sur la planète est en sursis du à une économie destructrice de la nature, et que plus que jamais il y a urgence à tout changer pour espérer que les générations futurs
puissent y vivre, car cette monétisation de tout empêche tout véritable changement, alors pour conclure je rendrais le mot d’ordre d’alternatiba : Changeons le système, pas le climat ! 

Guillaume pour alternative76.fr

Les propos tenus dans cet article n’engagent que l’auteur, et sont le fruit de nombreuses rencontres et échanges citoyens depuis la mi-novembre et le début du
mouvement.


Gilets jaunes en Seine-Maritime, un premier bilan sans intox

Beaucoup de choses sont dites et montrées sur ce mouvement citoyen, et bien souvent les mêmes images tournent en boucle : la violence de supposés gilets jaunes face à celle de la police… Hors il
est impossible et même criminel de résumer le mouvement à cela.  Impossible car ces violences concernent surtout des casseurs (inhérents à chaque mouvement social de grande envergure), et
quand elle provient de gilets jaunes, elle est souvent réponse à la violence qu’ils ressentent de la part des forces de l’ordre, impossible également et surtout car le mouvement est pluriel,
véritable fourmilière à idées, débats et propositions, qui sont souvent passés sous silence. Et enfin cela est criminel car ne montrer que cette violence, qui certes est bien réelle, ne fait
qu’augmenter la haine et le sentiment de rejet, dans un sens des gilets jaunes, et dans l’autre des forces de l’ordre, le fameux diviser pour mieux régner, qui ne peut que provoquer une certaine
escalade dans cette violence qui à déjà fait suffisamment de victimes de tous les cotés. Alors voyons ensemble le bilan que nous pouvons tirer honnêtement et sans parti pris après un mois et demi
de mouvement.

1 : Des revendications plus nombreuses qu’il n’y parait

 Au départ du mouvement, une revendication simple : l’arrêt de l’augmentation des taxes sur l’essence à la pompe. Du moins c’est ce que beaucoup ont cru, car dès le début, l’idée était
surtout l’incompréhension de l’augmentation des taxes pour les citoyens, la ou certaines multinationales en sont exemptées.  Il convient de rappeler que taxes et impôts sont obligatoire pour
permettre le fonctionnement des services publics et de ce qui peut être utile à toutes et tous. Mais rares sont finalement les gilets jaunes qui souhaitent leur abolition, à l’exception de
quelques libéraux, qui très vite ont désertés le mouvement, non ce que veulent la plupart des gilets jaunes, c’est une meilleure répartition de ces taxes et impôts, car il est aisé de comprendre
que ce qui sera pris à la base, l’est pour permettre de continuer les cadeaux à une minorité de privilégiés.  Il s’agit de trouver un équilibre pour le fonctionnement du pays, et simplement
les gilets jaunes et le gouvernement sont en total désaccord sur le qui doit payer et combien… 

 

Voila pour le volet des taxes, mais cela ne représente qu’une infime partie des revendications que nous avons constater, car c’est bien tout un système dans son ensemble que veulent remettre à
plat les gilets jaunes.

Parmi ces nombreuses revendications et demandes, émanant des cahiers de doléances, de pétitions, etc. :

 

– La demande d’une meilleure prise en compte des retraités qui voient leur niveau de vie et leur pouvoir d’achat diminuer. Demande concrète des gilets jaunes : retraite à 60 ans, une pension
digne et des aides adaptées.

 

– La demande d’un retour d’un service public digne pour ses agents et efficace pour la population. Demande concrète des gilets jaunes : Plus de moyens humains et matériels, respect des doléances
des agents et des syndicats ( que ce soit dans les hôpitaux, écoles, transports collectifs, collectivités territoriales, police, justice..)arrêt immédiat des fermetures et des privatisations. Un
service public par et pour le public en somme. 

 

– La demande d’une augmentation des salaires indexée sur le réel cout de la vie. Demande concrète des gilets jaunes : Augmentation immédiate du smic et de tous les bas salaires, pour permettre à
tout un chacun de vivre dignement et non plus survivre, pendant qu’une minorité continue d’augmenter ses bénéfices et richesses au delà de tout sens commun. Si on fait la synthèse des divers
demandent, on arrive à une moyenne pour le smic net de 1500 euros par mois, et une augmentation de tous les bas salaires de 20% environ.  N’importe quel économiste de bonne fois confirmera
que c’est faisable et même souhaitable pour l’économie de notre pays.

 

– La demande de la prise en compte d’une véritable transition écologique devant l’urgence absolu de la situation. Demande concrète des gilets jaunes : De véritables décisions contre les
pesticides, le glyphosate et tout ce qui tue nos terres. La demande de la gratuité totale des transports en commun locaux et une amélioration rapide des réseaux, conditions quasi indispensables
pour certains, pour diminuer l’usage de la voiture individuelle, si mortelle à notre environnement. Et bien sur le retour à une véritable politique de fret ferroviaire, beaucoup moins polluant
que ne peut l’être le transport routier.

 

– La demande de l’arrêt des privilèges de classe. Demande concrète des gilets jaunes : Retour de l’ISF, lutte efficace contre l’évasion fiscale (même les Etats-Unis s’y sont mis, et pourtant on
ne peut parler d’un pays de gauchistes…). Mais aussi une diminution drastique des privilèges des  hauts élus de la république : suppressions des multi-retraites ( et une durée de cotisation
équivalente au citoyen lambda), des avantages en personnel, des remboursements de frais dépassant l’entendement, obligation d’un casier judiciaire vierge ( un simple gardien de logements sociaux
doit en présenter un, mais pas les députés et autres politiques…). Dernière demande la possibilité de révoquer les élus en cas de non respect de leur programme et de leur mandat, avec pour
commencer pour de nombreux gilets jaunes la volonté de faire un référendum pour destituer E. Macron.

 

– Ce qui nous amène au dernier point important, la demande de referendum d’initiative citoyenne, afin que le peuple puisse statuer sur de propositions de lois, leur application, la révocabilité
des élus, une modification de la constitution etc… Contrairement à ce que certains peuvent penser, ce n’est pas une idée si saugrenue et nouvelle, et de nombreux pays l’utilise déjà, avec un
certain succès, la Suisse, la Nouvelle-Zélande, l’Italie, la Lettonie, la Bolivie etc.…  Pour certains il s’agit d’une mesure populiste, pouvant amener le pire, mais pour beaucoup, y compris
donc les gilets jaunes, cela éviterais par exemple que les élus trahissent leurs promesses de campagne, ce qui ferait diminuer l’abstention et donc favoriserait le processus démocratique, sans
compter que si le peuple peut proposer ou exprimer son avis sur les lois et qu’il soit pris en compte, nos politiciens seraient obligés de les expliquer, d’agir à découvert et la aussi il
s’agirait d’une belle avancée en terme de démocratie.

2 : Une mobilisation qui ne faiblit pas tant que cela…


 Certains médias et une partie de la classe politique laissent à penser que la mobilisation diminue grandement chaque semaine, hors la réalité est tout autre. Voyons cela ensemble :

Comme nous l’avons évoqué plus haut, certains ne suivaient le mouvement que lorsqu’il était plus axé sur les taxes, et donc leur intérêt personnel plutôt que collectif, c’est un fait ceux-là ont
quitté le mouvement et forcément cela fait des milliers de personne en moins, mais pour le reste ?

 

 En ce qui concerne la Normandie, les conditions météos de ce mois de décembre n’ont pas aidé, mais de nombreuses personnes qui ne sont plus présentes au quotidien sur les lieux de
rassemblement, sont toujours soutiens actifs et prêt à remettre cela très bientôt. une autre raison à l’apparente diminution des forces en présence est bien sur la « chasse » faite en certains
lieux, ou parfois on arrête les gens avant rassemblement, un moyen simple de faire croire ensuite qu’il y avait moins de gens mobilisés, sans compter qu’avec les vacances et donc la présence des
enfants à la maison, il est compliqué pour certains de risquer un emprisonnement et imaginer laisser seuls les enfants ensuite. Enfin un dernier point permet de démobiliser certains, la violence
sans distinction entre les casseurs, les énervés et les manifestants citoyens pacifistes, la aussi de nombreuses personnes y réfléchissent à deux fois avant de faire un déplacement qui peut se
terminer sans raison avec la perte d’un œil, d’un bras ou de la vie… Mais cela ne signifie en aucun cas que ces gens ne soutiennent plus le mouvement, bien au contraire, simplement ils agissent
de plus en plus d’une manière différente, par des doléances, des rencontres avec des politiques, des tentatives de débats et des relais dans les médias locaux.

 

 Enfin, et je suis bien placé pour le savoir, ayant participé à de nombreuses manifestations dans ma vie, les chiffres diffusés dans certains médias sont non seulement faux, mais se veulent
à valeur de découragement pour les indécis. En effet, il est facile avec internet et les très nombreuses vidéos qui circulent, de se rendre compte que plus encore que lors de précédents
mouvements, à quel point les chiffres officiels sont absurdes, et fait nouveau, contestés même par de nombreux syndicats de police, qui sont aux premières loges. Pour Rouen par exemple, on a pu
entendre le chiffre de 500 manifestants sur certains samedi, alors même qu’en prenant le temps de compter sur une vidéo fixe montrant tout le cortège passer, qu’il y avait au bas mot 2000
personnes. 

3 : Il n’y a pas un mais une foultitude de profiles

 Ce qui peut interpeller lorsque l’on étudie ce mouvement citoyen de plus prêt est la variété de profiles des gilets jaunes, la ou sur des mouvements sociaux plus classiques on retrouve
surtout les syndicats, les travailleurs et les partis de gauche, on retrouve ici des gens de tous les horizons politiques.

Cela peut être vu à la fois comme une force ou comme une faiblesse pour ce mouvement, je m’explique :

 

 Une force car l’unité et l’adhésion de la population en générale peut être plus forte à l’égard d’un mouvement moins marqué politiquement, et dans lequel on retrouve ses voisins, des
travailleurs, des commerçants, des chômeurs etc…

 

Une faiblesse car des idées très contradictoires peuvent se voire représentées et il est parfois difficile de comprendre le mouvement, par exemple sur quelques sites des mots d’ordres ouvertement
racistes et anti-immigration sont portés par certains, impossible donc de soutenir ces sites et représentants auto-désignés issus de l’extrême droite ( c’est le cas de plusieurs barrages sur les
autoroutes et de quelques rond points malheureusement. Une faiblesse également car cela permet une récupération politique non souhaitée, justement par l’extrême droite, mais aussi par des
opportunistes de tous bords, qui dans un mouvement plus organisé n’auraient pas droit de citer.

4 : La réalité de l’impact du mouvement sur l’économie

On entend tout et son contraire en terme d’impact sur l’économie et notamment sur l’économie locale, qui nous préoccupe forcément à alternative76.fr. Pour certains il n’y aurait pas d’effets
négatifs, pour d’autres au contraire, ce serait la fin de tout, il semblerait que la réalité soit plus complexe, et après enquêtes et renseignements pris auprès de nombreux petits commerces et
artisans on se rend compte que tout dépend des secteurs, certains étants plus impactés par les blocages quotidiens, d’autres par les manifestations des samedis.

 

 J’ai pu rencontrer et discuter avec de nombreux producteurs et exploitants de fermes locales et bios, et certains ont subi de lourdes pertes car ne pouvant se rendre sur les marchés pour
vendre leurs produits, notamment sur les premières semaines du mouvement, il en va de même pour de nombreuses boutiques de vente directe. Mais pour la plupart les choses se sont arrangées au fur
et à mesure du mois de décembre, et certains font même parti du mouvement et ou le soutienne en approvisionnant divers lieux emblématiques des blocages.

 

 Pour ce qui est des commerçants des centres villes, les choses sont différentes, moins impactés par les blocages quotidiens, ils l’ont été beaucoup plus par les grandes manifestations du
samedi, que ce soit parce que de nombreuses personnes ont déserté les centres ville par crainte des violences, ou plus directement car eux même situés sur les parcours des manifestations, ont du
ou préféré fermer. Dans tout les cas et en cette fin d’année propice aux achats de cadeaux et de coups de cœur divers, ils ont paradoxalement beaucoup plus perdu que les grandes enseignes,
pourtant combattues et dénoncées par les gilets jaunes.  Les grands gagnants, économiquement parlant, de ce mois de décembre sont étonnamment les enseignes de vente en ligne comme Amazon,
qui ont profitées à plein à la fois des centres villes bloqués les samedis et de la crainte de certains. 

Il convient donc si l’on souhaite vraiment changer de paradigme économique et si l’on veut vraiment des circuits directs sans actionnaires et grands patrons qui s’enrichissent ( ce qui est une de
volontés du mouvement), de favoriser ces commerces locaux, ces petites entreprises, ces commerces de centre ville, bref revoir notre manière de consommer, hors pour le moment l’effet est à
l’opposé de cela.

 

Tout ceci provoquant une scission assez importante dans la population, et le fait que si beaucoup soutiennent les idées et le principe du mouvement, ils ne peuvent l’approuver à 100% étant donné
la difficulté économique du moment, alors bien sur ils savent que ce n’est pas le mouvement qui est responsable de tout, ils savent que les lois sont faites pour favoriser les gros contre ces
petits commerçants et artisans, mais il n’empêche que dans les faits, cela ne les aide pas au quotidien. Peut être que d’autres formes d’actions seraient préférables pour favoriser le local,
comme cela est fait en divers lieux ou seuls sont bloquées et pénalisées les grandes enseignes. 

5 : Violences et dégradations, qui et pourquoi ?

Depuis le début du mouvement des gilets jaunes, beaucoup des « grands médias » (dont on rappel qu’ils appartiennent tous à une poignée de millionnaires, forcément opposés au mouvement),  nous
montrent sans cesse des images de violence, de dégradations… Il convient bien sur de ne pas les occulter, mais simplement d’une part de les recontextualiser, et d’autre part de rappeler qu’elle
ne sont pas le fait de la majorité des gilets jaunes, bien au contraire.

 

Tout d’abord rappelons que les premières victimes de ces violences sont les gilets jaunes eux même, des blessés graves et des morts suite à des violences policières ou à des incompréhensions et
énervements d’automobilistes sur les lieux de blocage…  Ensuite il est important également de rappeler que sur chaque mouvement social, des casseurs viennent se greffer au mouvement, et
qu’il est certain que la volonté au départ de ne pas avoir d’organisations syndicales présentent en tant que telle, à favoriser leur présence et le manque d’organisation de la sécurité interne.
Mais que tout cela ne remet aucunement en cause le fait que la grande majorité des gilets jaunes sont pacifistes, et se retrouvent souvent débordés à la fois par la violence policière et la
violence des casseurs. Tout le monde à pu voir les images de l’Arc de Triomphe ou plus prêt de nous du centre ville de Rouen, et forcément ces images font peur, mais à l’exception du dernier
samedi, tous les précédents j’était à titre personnel sur Rouen centre, et jamais je n’ai été mis en danger par quelque gilet jaune que ce soit, et ai pu profiter de la ville comme n’importe quel
samedi lambda, et que les rares véritables gilets jaunes énervés, le sont par réaction à la violence qu’ils subissent directement sur les manifestations, mais également celle qu’ils considèrent
dans les propos de l’exécutif depuis le début du mouvement. Ceci n’excuse aucunement les excès, mais permet de les comprendre, car un peu à la manière d’un enfant qui parce qu’il ne sait exprimer
autrement sa colère et ses idées, ne pourrait que crier ou s’énervé, car il n’est pas compris, et bien ici la sensation est la même celle de ne pas être entendu et compris et de ne savoir parfois
comment l’exprimer. 

 

 Voyons également à qui profite cette violence ? Surement pas aux gilets jaunes, mais bien aux opposants au mouvement, qui peuvent ensuite dire  » Voyez, ils n’ont pas d’idées, ils cassent
etc.. », et c’est bien pour la favoriser que l’on à attendu aussi pour entendre les doléances des forces de l’ordre, elles aussi à bout, sans parler des ordres qui leur sont donner, parfois avec
l’objectif la encore de diviser la population. Quelle est l’intérêt d’avoir cette opposition franche et violente sur chaque journée du mouvement ? Chacun se fera son avis. En tout cas nous ne
cautionnons évidement pas la violence, de quel bord qu’elle soit , et considérons que c’est ensemble et non en s’opposant que les choses pourront changer. 

 

 Il convient pour terminer et pour être parfaitement honnête de signaler que de nombreux lieux de blocages sont repris le soir lorsque les gilets jaunes quittent les lieux, par des bandes,
parfois d’extrême droite, parfois de « racailles », et l’alcool aidant, violence et destructions sont au rendez-vous, mais gardez en tête qu’il ne s’agit nullement de gilets jaunes, et que ceux-ci
notamment au rond-point des vaches à Saint-Etienne-du-Rouvray,  les condamnent et travaillent avec la police pour faire stopper ces irresponsables.  Car tout le monde se rend compte de
l’impact très négatif sur le grand public de ces actions, parfois seules choses retenues par les médias…

 

 Autres choses retenues souvent par les grands médias, les agressions d’automobilistes qui ne soutiennent pas le mouvement, les agressions sexistes, homophobes ou racistes, elles existes,
pas sur tous les lieux, mais elles existes, et bien su, la aussi nous les condamnons fermement, mais la encore il ne s’agit pas de la majorité des gilets jaunes, et sont souvent le fait encore
une fois de certains fachos et de « racailles ». Le soucis étant je pense la aussi lié au fait d’avoir dès le départ refusé la présence en tant que tel des syndicats et partis de gauche qui savent
gérer cette fameuse sécurité interne et les débordement, de part leur grande expérience des mouvements sociaux et manifestations, et qui jamais ne laissent la place à l’extrême droite. Mais il
faut reconnaitre que ces incidents sont de plus en plus rare, car justement le mouvement s’organise et les doléances récentes s’éloignant fortement de la ligne national libéral du RN, ceux-ci
disparaissent de nombreux lieux, aidés également par la présence plus récente de nombreux syndiqués et anti-fa, qui savent gérer ce genre de soucis… 

6 : Résumer le mouvement ? Compliqué…

 Il n’a jamais été si difficile de résumer le mouvement, et c’est peut être ce qui fait peur à certains.. un mouvement citoyen, aux idées multiples et abolissant en lui-même tout idée de
classe, un mouvement pour lequel il est complexe de se dire à 100% pour ou à 100% contre, un mouvement né d’une formidable soif de démocratie et qui parait aux yeux de certains comme
anti-démocratique, un mouvement ou des retraités comme des ouvriers et des entrepreneur peuvent se croiser, s’entraider, mais que certains de leurs propres « corporations » ne soutiennent pas,
compliqué… Compliqué d’autant plus que de chaque coté vous trouverez des arguments intéressants et des gens convaincus. Il convient simplement de laisser le peuple citoyen et souverain décider de
son sort et de son avenir, et en cela le simple fait que le mouvement existe, et qu’il en ressorte des propositions collectives est déjà une formidable avancée, ensuite sur la manière de mettre
en place ces propositions chacun aura son avis, mais qui peut être contre une démocratie plus représentative, une justice sociale et économique et une véritable transition écologique ?

 

Alors vous me direz que pour certains, les gilets jaunes sont à l’opposé de cela, voulant faire passer en force des idées, détruisant un certain patrimoine et un pan de l’économie etc.. C’est une
vision, mais une autre est de se dire qu’ils font avancer les choses, que de toute façon d’autres méthodes ont été essayées sans grand résultat, et que cette manière directe, sans filtre et avec
parfois des accros est finalement plutôt saine de la part d’un peuple qui souffre et qui décide de se prendre en main, pour ne plus laisser son destin entre les mains d’une minorité. 

 

Pour ou contre n’est donc plus la question, le mouvement existant et ayant quoi qu’on en dise un fort impact sur la société. La question est plutôt comment doit se poursuivre ce mouvement,
comment les citoyens vont réussir à s’entendre pour défendre une autre vision de la société, plutôt que l’actuelle qui est si loin des réalités du plus grand nombre, comment allier ce mouvement
populaire et économie locale, comment aussi faire en sorte que l’urgence écologique soit enfin au cœur du débat, et ne fasse plus qu’un. Car nous pourrons débattre longtemps du pourquoi et du
comment, mais il y a deux réalités que l’on ne peut occulter :

 

– La première étant que la majorité des gens (et pas seulement France…) souffre et à du mal à manger à sa faim, ne pouvant que survivre et non vivre, du fait de l’enrichissement constant d’une
minorité. 

 

– La seconde est que la vie sur la planète est en sursis du à une économie destructrice de la nature, et que plus que jamais il y a urgence à tout changer pour espérer que les générations futurs
puissent y vivre, car cette monétisation de tout empêche tout véritable changement, alors pour conclure je rendrais le mot d’ordre d’alternatiba : Changeons le système, pas le climat ! 

Guillaume pour alternative76.fr

Les propos tenus dans cet article n’engagent que l’auteur, et sont le fruit de nombreuses rencontres et échanges citoyens depuis la mi-novembre et le début du
mouvement.