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Pillage de tombes, dissections et trafics de cadavres

Deux pilleurs plaçant dans un sac le cadavre qu’ils viennent de déterrer. La Mort, munie d’une lanterne, se saisit de l’un des malfaiteurs. Dessin colorié de Thomas Rowlandson, 1775 (Wellcome Collection. CC BY 4.0).


 
Extrait Patrimoine Normand N°108.
Par Serge Van Den Broucke.

Aux XVIIIe et XIXe siècles, le développement des sciences amena une recrudescence des études anatomiques, pour lesquelles la demande en corps humains disponibles pour les dissections prit un essor considérable. Face à l’Angleterre, la Normandie joua un rôle trouble dans un commerce aussi macabre et risqué qu’économiquement rentable.
 

Le 17 mai 1740, à Rouen, des gens d’armes se présentèrent au domicile d’un dénommé Nicolas de Jeanson, sur suspicion d’activités illégales. Ce Jeanson, qui était arrivé en ville sept ans auparavant après avoir vécu à Paris, se présentait comme démonstrateur en chirurgie et anatomie. Il s’offusqua avec véhémence de cette intrusion, clama qu’il avait exercé avec succès pendant trente ans dans la capitale, et que son sérieux était reconnu par les plus hautes autorités. Cela n’impressionna guère les enquêteurs. Et en fouillant la maison, ils furent horrifiés de découvrir, pendus au plafond, de nombreux squelettes humains encore munis d’organes, desséchés et peints, puis vernis. En réalité, Jeanson avait été chassé de Paris au bout de trois années seulement, exclu de l’ordre des chirurgiens pour avoir réalisé des faux. Il s’était installé à Rouen par commodité afin de mettre sur pied un juteux commerce clandestin de squelettes et de pièces anatomiques avec l’Angleterre toute pro…

 

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Deux pilleurs plaçant dans un sac le cadavre qu'ils viennent de déterrer. La Mort, munie d'une lanterne, se saisit de l'un des malfaiteurs. Dessin colorié de Thomas Rowlandson, 1775 (Wellcome Collection. CC BY 4.0).


 
Extrait Patrimoine Normand N°108.

Par Serge Van Den Broucke.

Aux XVIIIe et XIXe siècles, le développement des sciences amena une recrudescence des études anatomiques, pour lesquelles la demande en corps humains disponibles pour les dissections prit un essor considérable. Face à l'Angleterre, la Normandie joua un rôle trouble dans un commerce aussi macabre et risqué qu'économiquement rentable.
 

Le 17 mai 1740, à Rouen, des gens d'armes se présentèrent au domicile d'un dénommé Nicolas de Jeanson, sur suspicion d'activités illégales. Ce Jeanson, qui était arrivé en ville sept ans auparavant après avoir vécu à Paris, se présentait comme démonstrateur en chirurgie et anatomie. Il s'offusqua avec véhémence de cette intrusion, clama qu'il avait exercé avec succès pendant trente ans dans la capitale, et que son sérieux était reconnu par les plus hautes autorités. Cela n'impressionna guère les enquêteurs. Et en fouillant la maison, ils furent horrifiés de découvrir, pendus au plafond, de nombreux squelettes humains encore munis d'organes, desséchés et peints, puis vernis. En réalité, Jeanson avait été chassé de Paris au bout de trois années seulement, exclu de l'ordre des chirurgiens pour avoir réalisé des faux. Il s'était installé à Rouen par commodité afin de mettre sur pied un juteux commerce clandestin de squelettes et de pièces anatomiques avec l'Angleterre toute pro…

 

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