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15 JOURS AVANT NOEL: 480000 PAUVRES en Normandie. Que fait-on?

L’Etoile de Normandie s’en était fait ironiquement l’écho…
http://normandie.canalblog.com/archives/2018/11/30/36906574.html
En pleine crise des Gilets Jaunes, dans les salons de la préfecture de région à Rouen était organisée, le 5 décembre dernier, …

L’Etoile de Normandie s’en était fait ironiquement l’écho…

http://normandie.canalblog.com/archives/2018/11/30/36906574.html

En pleine crise des Gilets Jaunes, dans les salons de la préfecture de région à Rouen était organisée, le 5 décembre dernier, une conférence de présentation de la « stratégie » nationale de lutte contre la pauvreté présentée par Olivier Noblecourt, le délégué interministériel ad hoc. Nous ironisions sur le fait que les Gribouilles du jacobinisme gouvernemental parisien se retrouvent à remettre au coeur du jeu ces fameux « corps intermédiaires » snobés par un Jupiter par trop vertical, à commencer par les collectivités territoriales directement concernées par la mise en oeuvre des politiques sociales de proximité que sont les municipalités (CCAS) et les départements (versement des minima sociaux).

Outre le fait que deux pays symboliquement s’ignorent tout en s’inquiétant de la même lancinante urgence (les huiles officielles sous les lustres d’une préfecture de région, d’une part, et le peuple en gilet jaune grillant sa saucisse à un feu de palettes sous la bruine devant un rond-point, d’autre part…) on notera sans difficulté les limites de l’exercice:

1) L’Etat central va-t-il renoncer à son « jacobinisme comptable » en laissant enfin les collectivités territoriales concernées agir avec les moyens nécessaires? Poser la question c’est, hélas, y répondre.

2) Le Conseil régional qui a la charge d’organiser les mobilités sur le territoire, d’impulser le développement économique et d’organiser la formation doit-il rester à l’écart de ce co-pilotage entre l’Etat et les collectivités pour enfin lutter efficacement contre la pauvreté? Là, encore, poser la question c’est y répondre.

Face à la crise sociale révélée par les Gilets Jaunes, le conseil régional des Hauts-de-France présidé par Xavier Bertrand avait pris les devants en mettant en oeuvre un « chèque transport » pour financer les mobilités professionnelles contraintes. Le gouvernement Philippe-Macron, en pleine tempête jaune, avait sauté sur l’aubaine en proposant le principe de généraliser cette expérimentation nordiste à toutes les régions de France.

Refus d’Hervé Morin, le président normand ainsi que des autres présidents de région: le dispositif serait trop complexe à mettre en oeuvre surtout si l’Etat promet d’apporter le financement nécessaire. Personne n’y croit tant la méfiance est grande car il ne faudrait pas, qu’une fois de plus, l’Etat ne nous réclame notre montre pour nous dire l’heure, notamment aux plus pauvres d’entre nous! Méfité! Méfité co! Méfité toujou!

Il faut donc des réponses rapides à ces deux questions:

480000 Normands vivent en 2018 sur le seuil de la pauvreté, voire en dessous. Certains ont d’ailleurs revêtus un gilet jaune pour enfin être visibles et se faire entendre… depuis la préfecture de région!

Capture gj normand

A lire dans le numéro de l’hebdomadaire « Marianne » (édition datée du 6 décembre 2018) les témoignages poignants de « gilets jaunes », notamment Normands:

https://www.marianne.net/societe/paroles-de-gilets-jaunes-je-ne-suis-jamais-partie-en-vacances


 Lire la Lettre Eco Normandie datée du 7 décembre 2018:

Plan pauvreté 1

Plan Pauvreté 2


 Commentaire de Florestan:

« Quand l’Etat me dit qu’il va me donner de l’argent je me méfie! »

Dixit un vice-président du département de l’Orne. On ne saurait mieux dire!

Voir aussi la Chronique de Normandie (Bertrand Tierce) en date du 10 décembre 2018 (n°562), avec cette estimation: il y aurait 480000 pauvres en Normandie, soit 14,5% de la population de la région…

Pauvres Normands 1

Pauvres Normands 2


 Commentaire de Florestan:

Le législateur de la loi NOTRe (2015) qui a créé les nouvelles régions a prévu l’existence d’une Conférence Territoriale de l’Action Publique (CTAP) sur le modèle de ce qui avait été pratiqué dans la région Bretagne et réunissant les principales collectivités territoriales de la région sous l’autorité conjointe du préfet de région et du président de région.

On dirait que Madame la préfète de la région normande feint de l’ignorer… (Il sert à quoi le SGAR?)

S’il y a une urgence d’intérêt général c’est bien celle de la pauvreté en jaune fluorescent dans une nuit de décembre à quelques jours de Noël… Non?