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Cigarettes interdites, tabac à rouler en hausse : le ras-le-bol des buralistes en Normandie

Mardi 31 janvier 2017, la ministre de la Santé a annoncé l’interdiction de marques de cigarettes et l’augmentation du tabac à rouler. En Normandie, les buralistes sont en colère.

 

Certaines marques de cigarettes vont être interdites, le prix du tabac à rouler va augmenter : les annonces mardi 31 janvier 2017 de la ministre de la Santé Marisol Touraine provoquent la colère des syndicats de buralistes en Normandie. (©Illustration M.B/Normandie-actu)
Certaines marques de cigarettes vont être interdites, le prix du tabac à rouler va augmenter : les annonces de la ministre de la Santé Marisol Touraine provoquent la colère des syndicats de buralistes en Normandie. (Illustration ©M.B/Normandie-actu)

Plusieurs marques de cigarettes vont être interdites, a annoncé mardi 31 janvier 2017, la ministre de la Santé Marisol Touraine. Elle a également précisé que le prix du tabac à rouler allait augmenter. En revanche, celui des cigarettes devrait rester stable. En Normandie, les syndicats de buralistes sont remontés.

Fabrice Lefebvre est le président de la chambre syndicale des buralistes de l’Eure. Et lorsqu’il s’agit de commenter les décisions annoncées par la ministre, il n’y va pas avec le dos de la cuillère :

Je trouve cela scandaleux qu’on paye des gens au ministère pour penser que changer le nom d’un paquet de cigarettes va inciter les fumeurs à arrêter… C’est du grand n’importe quoi, ce sont nos impôts qui payent ces gens là !

« On marche sur la tête ! »

La ministre a expliqué sur RTL :  « Il y a des marques qui ne seront plus autorisées, des marques qui sont attractives, qui donnent le sentiment que fumer ces cigarettes c’est chic, ce qui n’est évidemment pas l’esprit du paquet neutre ». Selon le Monde, sont visées les marques : Vogue, Fine, Allure et Corset.

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Le président des buralistes dans l’Orne, Alain Clouet s’insurge  : « Penser que des femmes fument des cigarettes parce qu’elles s’appellent Vogue et que c’est très tendance… On marche sur la tête. Changer le nom, l’interdire, c’est comme pour les paquets neutres, les conséquences, ce n’est pas sur le nombre de fumeurs que ça va se voir c’est encore une fois sur le marché parallèle. »

Fabrice Lefebvre va même plus loin : « On va faire comme pour le passage aux paquets neutres, on va brûler des tonnes de paquets en expliquant aux gens que la nouvelle réglementation c’est pour leur santé et ensuite on vient nous parler du Grenelle de l’environnement…»

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S’approvisionner en Belgique

Même énervement lorsqu’il s’agit de commenter l’augmentation du tabac à rouler prévu par la ministre. Pour Fabrice Lefebvre, le calcul est vite fait :

Le prix du tabac à rouler va passer de 25 euros pour 100 grammes à 30 euros soit plus 15% . En Belgique, un kilo de tabac c’est 40 euros. De chez moi, on est à deux heures de route de la Belgique ! Je vous laisse deviner la suite.

Président des buralistes en Seine-Maritime, Dominique Kazmierczyk  explique : « 25 % de notre clientèle d’hier s’approvisionne aujourd’hui à l’étranger, c’est un pourcentage qui va encore augmenter avec cette nouvelle décision ».

En Normandie, le nombre de buralistes chute

Dans le Calvados, Christian Seuret le président des buralistes est amer : « En France, nous sommes passés de 34 000 buralistes, il y a 40 ans à 27 000 aujourd’hui ». Ce dernier a commencé le métier, justement,  il y a 40 ans.

Je vois des gens passionnés hier qui sont aujourd’hui à bout, on fait tout ce qu’on peut pour s’en sortir et au niveau national, on a l’impression que la seule chose qui les intéresse c’est de nous rendre plus difficile le travail.

Dans l’Orne Alain Clouet indique : « On a perdu 27 buralistes durant les 10 dernières années, nous ne sommes plus que 178 aujourd’hui dans le département ».

Son homologue dans l’Eure explique : « Nous sommes passés en 10 ans de 350 à 280 ».

En Seine-Maritime, le président indique : « La chambre syndicale il y a 10 ans c’était 185 adhérents, aujourd’hui 165. Dans notre département, ce sont surtout les tabacs en campagne qui souffrent le plus ».

Les buralistes n’ont pour le moment pas prévu de manifestations contre les mesures annoncées par la ministre. Pour Fabrice Lefebvre : « On sent bien que la base est démotivée. Et on ne peut que la comprendre ».

Avec AFP