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CRISE SOCIALE ET ECOLOGIQUE: Les propositions de bon sens des élus écologistes du Conseil Régional de Normandie

Suite à la dernière assemblée plénière du Conseil Régional de Normandie qui s’est tenue le lundi 17 décembre 2018 à Caen dans l’amphithéâtre de Caen-La-Mer, les élus écologistes de la région ont fait paraître le lendemain dans la presse régionale la tr…

Suite à la dernière assemblée plénière du Conseil Régional de Normandie qui s’est tenue le lundi 17 décembre 2018 à Caen dans l’amphithéâtre de Caen-La-Mer, les élus écologistes de la région ont fait paraître le lendemain dans la presse régionale la tribune à lire ci-après.

Les propositions qui sont ici faites sont de bon sens et vont dans le sens de la défense de l’intérêt général de la Normandie puisqu’elles peuvent contribuer à la cohésion sociale qui est la meilleure façon de garantir l’ordre public républicain.

L’Etoile de Normandie soutient donc totalement ces propositions ainsi que cette démarche des élus écologistes normands.

Politiquement, il faut avouer que la position d’Hervé Morin est difficile à tenir: on ne peut pas « en même temps » (comme le dit l’autre…) critiquer et s’opposer à juste titre à Emmanuel Macron, à ce qu’il représente, aux idées et aux méthodes qu’il met en oeuvre (le jacobinisme comptable) dans le but de préserver l’acquis de la décentralisation et ne pas mettre en oeuvre concrètement dans le cadre régional les politiques publiques alternatives qui permettraient de joindre utilement les actes à la parole à l’instar de ce qui est déjà fait par Xavier Bertrand dans la région « Hauts-de-France ».

On veut bien entendre l’argument du « passe moi ta montre et je te dirai l’heure » utilisé légitimement par Hervé Morin qui craint (il a raison) une nouvelle défausse de l’Etat sur les régions pour ce qui est d’accompagner financièrement la crise sociale et écologique des mobilités mais c’est oublier que la région est LA collectivité territoriale des mobilités et que l’occasion politique doit être saisie de démontrer à un grand public populaire qui exprime pleinement sa colère politique et sa défiance civique qu’une institution de la République peut encore être utile à quelque chose pour améliorer le quotidien et proposer une éclaircie positive dans un horizon bien sombre.

Le moment politique est donc venu de démontrer que l’idée normande est l’une des rares idées collectives qui soit un tant soit peu utile et positive à tous:

Il serait regrettable qu’Hervé Morin ne la mette pas plus en oeuvre en direction de celles et ceux qui en auraient le plus besoin…

https://www.paris-normandie.fr/actualites/tribunes-et-opinions/elus-ecologistes-de-normandie–la-crise-ecologique-et-sociale-deborde-la-region-normandie-regarde-ailleurs-LG14306269

Elus écologistes de Normandie : « La crise écologique et sociale déborde, la Région Normandie regarde ailleurs »

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caroline amiel

– Conseillère régionale, élue du Calvados

François Durour– Conseiller régional, élu de la Manche

Laetitia Sanchez

– Conseillère régionale, élue de l’Eure, présidente du groupe des élus écologistes au conseil régional

Claude Taleb

– Conseiller régional, élu de la Seine-Maritime

«Hier, lundi 17 décembre, le conseil régional de Normandie présidé par Hervé Morin a adopté en séance plénière son budget primitif pour 2019. Enjeu ? 2 milliards d’euros qui permettraient d’agir concrètement aux côtés des habitants de notre région pour l’économie et l’emploi, la formation, les lycées, les services de transports, l’aménagement du territoire, la transition énergétique et les milieux naturels, l’agriculture, le développement culturel et le tourisme. Le vote de ce budget intervenait dans le contexte double des conclusions alarmistes de la COP 24 sur l’accélération du changement du climat et du mouvement social des gilets jaunes commencé juste un mois plus tôt.

Écologistes, nous refusons d’opposer la fin du mois à la fin du monde. La responsabilité collective des élus, des acteurs privés, des citoyens, est de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour contenir le réchauffement global au-dessous de 1,5 degré de hausse. La mise en œuvre d’une fiscalité carbone destinée à nous rendre moins dépendants des énergies fossiles exige un accompagnement social, qui est le grand oublié des politiques mises en place par le président de la République et le gouvernement depuis dix-huit mois.

« Emmanuel Macron doit changer de logiciel… Hervé Morin aussi »

La sortie par le haut des blocages actuels nécessite une action volontaire des pouvoirs publics, à toutes les échelles. La collectivité régionale dispose de leviers importants pour y contribuer. C’est pourquoi nous avons proposé à l’Assemblée régionale, qui peut beaucoup, de « faire sa part », en complétant sa proposition budgétaire initiale d’un ambitieux plan d’action pour une transition énergétique et écologique juste et solidaire.

Le président de la Région Normandie, Hervé Morin, avait récemment repris à son compte la proposition du sénateur écologiste, Ronan Dantec, d’affecter une part de la contribution climat-énergie aux Régions et aux EPCI [Établissements publics de coopération intercommunale]. Ces dernières semaines, il a multiplié les messages publics de soutien aux gilets jaunes. Sur le perron de l’Elysée au sortir d’une entrevue avec le président de la République, il appelait ce dernier le 10 janvier dernier à « prendre des mesures concrètes et solides pour empêcher le pays de sombrer dans le chaos » expliquant que le président devait « changer de logiciel. »

Revenu en Normandie, il n’a pas souhaité traduire ses paroles en actes et a rejeté les propositions qui lui étaient faites pour sortir de la routine et mobiliser toutes les ressources de la Région aux côtés de ceux des Normands qui cumulent les souffrances liées à la précarité sociale et celles liées aux injustices environnementales.

Il en faudra plus pour nous dissuader de remettre l’ouvrage sur le métier. Nous proposons à tous les groupes politiques de l’assemblée de co-construire un ensemble cohérent de mesures concrètes destinées à accroître le pouvoir de vivre de nos concitoyens tout en accélérant la transition énergétique.

La proposition, en dix actions concrètes, n’a pas été retenue hier. Nous ne prétendons pas à l’exhaustivité des bonnes idées et invitons tous les élus et tous les citoyens, à l’enrichir. Et elle pourra ainsi être retenue demain.

Trois COMPÉTENCES RÉGIONALES et dix ACTIONS

1° Énergie

– Doublement du plafond du chèque eco-énergie (plafond actuel 9 200 euros) aidant les investissements de rénovation thermique des particuliers.

Subvention à la rénovation thermique de 1 000 copropriétés privées par an.

Création d’un chèque éco-énergie « remplacement des chaudières au fioul » d’un montant forfaitaire de 2 000 euros. Cumulé avec les aides d’État et les aides privées existantes, il réduira la durée d’amortissement à une durée inférieure ou égale à trois ans.

2° Trains et déplacements du quotidien

Mise à l’étude au premier semestre 2019 d’un plan « Trains du quotidien en Normandie » : remise en service et création de lignes ferroviaires de proximité sur les axes suivants : Rouen-Evreux via Val-de-Reuil (135 M€). Caen-Flers (100 M€). Caen-Blainville-Ouistreham. Evreux-Honfleur via Glos Montfort. Yvetot-Saint-Valery. Pont-de-l’Arche-Gisors. Abancourt-Rouen via Buchy-Saint-Martin-du-Vivier.

Maintien des arrêts et des guichets dans les gares et création de nouvelles haltes : sur la liaison Caen-Rennes et aussi, par exemple à Carpiquet, au Zénith ou à Mondeville dans l’agglomération caennaise ; ou encore à Fresné-la-Mère sur la ligne Caen-Le Mans, à 8 km de Falaise.

Appui à la création de lignes de transport en commun en sites propres et extension des activités des transports locaux – aujourd’hui consacrés en totalité au ramassage scolaire (devenu une compétence régionale), pour en faire des navettes de rabattement vers les axes structurants, en direction des agglomérations.

Co-voiturage dans les territoires ruraux. Dès janvier 2019, mise en place et cofinancement d’un service et d’une plateforme de co-voiturage dans chaque communauté de communes de la Région Normandie.

Création d’une politique régionale vélos : application de la loi « Laure » qui stipule que tout nouvel aménagement de voirie doit prendre en compte les itinéraires vélo, révision à la hausse des places vélo dans les nouvelles rames de trains Intercités gérés par la Région, cofinancement des pistes cyclables, aides aux deux-roues à assistance électrique.

3° Aménagement durable des territoires

– Pour préserver les espaces agricoles et naturels et lutter contre l’étalement urbain, inscription du principe zéro artificialisation ou application intégrale du principe ERC (Éviter, réduire, compenser) dans le Sraddet [Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires] et dans les contrats de territoires.

Développement du télétravail. Appui à la création d’un réseau de locaux d’activités répartis sur le territoire et dédiés au télétravail. Incitation des entreprises aidées par la Région à la négociation d’accords d’entreprises ouvrant ce droit aux salariés.

Il est aisé de démontrer que ce train de mesures est à la portée des finances de notre collectivité. Il reste à prouver que la volonté d’agir en délaissant les solutions qui ont échoué est au rendez-vous. Pour regarder l’avenir avec confiance. Et faire de l’écologie le creuset, et non l’ennemie, de solidarités nouvelles. »