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Etudes Normandes, N°8: CIDRES et CALVADOS, un patrimoine normand?

Le dernier numéro de la revue Etudes Normandes (n° 8 décembre 2018/ février 2019), la revue de référence sur la Normandie vient de paraître:
Le thème traité par ce numéro fera bien plaisir aux lecteurs de l’Etoile de la Normandie ainsi qu’à tous les am…

Le dernier numéro de la revue Etudes Normandes (n° 8 décembre 2018/ février 2019), la revue de référence sur la Normandie vient de paraître:

Le thème traité par ce numéro fera bien plaisir aux lecteurs de l’Etoile de la Normandie ainsi qu’à tous les amoureux de la Normandie puisqu’il s’agit d’un sujet « identitaire », à savoir, le patrimoine pomologique normand (pommes et poires): cidres, poirés, calvados et pommeau… Un patrimoine normand?

Le point d’interrogation dans le titre a fait débat dans le comité de rédaction au moment d’élaborer ce numéro.

Une fois encore, démonstration est faite qu’il est plus difficile de parler d’une évidence du genre de celle que l’on peut avoir au milieu de la goule plutôt que de parler de celle des autres… 

Une fois encore, le Normand a du savoir-faire mais néglige, dans une sorte de morgue « artistocratique » assez indvidualiste, l’effort du faire-savoir: une évidence de qualité se doit de dialoguer naturellement avec l’intelligence et n’a donc pas besoin du marketing cette science d’imbéciles qui prétend attraper des nigauds!

Sauf qu’à ce petit jeu, les producteurs normands qui ont fait l’effort de restaurer depuis la fin des années 1980 un patrimoine pomologique en jachère sinon en ruines après les boulversements de la Seconde Guerre mondiale et la modernisation violente et radicale d’une vieille province française, sont en train de se faire dépasser en notoriété et en production par d’autres territoires (la Bretagne, l’Angleterre) sur l’un des terrains les plus essentiels pour la Normandie:

Avec ses cidres, poirés, pommeaux et calvados, l’identité normande dans ce qu’elle a de plus qualitative, se boit, s’incorpore et s’incarne dans nos alambics personnels pour élaborer, en même temps que la part des anges, ce qu’il y a de plus de subtil dans nos consciences: du plaisir sensuel!

Autre enjeu essentiel, quasi géopolitique celui-là:

Le RETOUR au modèle traditionnel de la polyculture normande (herbage bocager complanté d’arbres fruitiers associé à une rotation pluriannuelle des emblavures sur labour) abîmé sinon détruit par soixante années de modernisation productiviste agro-industrielle chimique financée par le crédit bancaire et encadré par la FNSEA (avec sols morts, artificialisation des sols, remembrements, lessivage des sols et inondations, pollutions chimiques, disparition de la biodiversité, fin des abeilles, surproduction et effondrement des prix agricoles, ouverture des marchés, surrendettement, baisse de la qualité, maladies professionnelles et suicides des agriculteurs…) est la seule solution d’avenir pour une Normandie agro-alimentaire qui doit redevenir un territoire de référence de niveau MONDIAL en terme de qualité alimentaire et gastronomique: la Normandie doit viser le LUXE ALIMENTAIRE sur le mode « biocal »!

Et les AOC qui valorisent les cidres, poirés et calvados de Normandie montrent la voie à condition que tout le reste suive. Il faut, d’urgence, changer de braquet. Le conseil régional de Normandie est conscient de l’enjeu en terme d’intelligence territoriale mais certains corps intermédiaires (corporatistes?) du monde agricole normand traînent des pieds au risque de mener le combat d’arrière-garde de trop: pour parler clairement, la FNSEA n’a pas encore bien compris le message et c’est bien dommage!

Etudes-normandes-COUV-N8

Pour en savoir plus:

http://www.etudesnormandes.fr/

A lire aussi dans ce numéro une superbe méditation du géographe et écrivain Armand FREMONT sur le patrimoine normand…