Entre le premier week-end de mobilisation des 17 et 18 novembre 2018 et la grande manifestation parisienne prévue ce 24 novembre, les gilets jaunes normands occupent tant bien que mal le terrain…
Le terrain de leur mobilité quotidienne contrainte entre leur domicile, leur travail ou les centres commerciaux où les « gens » font leur courses le samedi. Noël approche ainsi que quelques attrapes-nigauds du « marquettingue » qui veulent repeindre en noir le vendredi qui vient. La grande distribution et les commerçants franchisés s’inquiètent pour leur chiffre d’affaires indexé sur le pouvoir d’achat quant il ne l’est pas directement sur la colère d’une petite classe moyenne appauvrie qui renvoie dans les phares médiatiques la lumière de la bande réfléchissante d’un… gilet jaune!
Manifester à Paris?
On peut y craindre le pire, comme d’habitude: récupérations politiques, manipulations, provocations, casseurs de tout poil, le tout dans l’hystérie politico-médiatique propre au microcosme parisien. On peut craindre, en effet, que le mouvement des gilets jaunes, pour l’instant et dans l’ensemble, pacifique, sympathique, civique faisant un gros effort d’auto-organisation et d’auto-responsabilité (notamment en Normandie où les barrages ne sont pas bloquants) ne se grille les ailes comme la phalène contre la grosse lanterne parisienne.
Aussi, nous proposons, au contraire ce samedi 24 novembre 2018 que les gilets jaunes normands se promènent sur le cheminement piéton du pont de Normandie pour démontrer médiatiquement une volonté sinon une détermination vis-à-vis d’un gouvernement qui peine à entendre le message…
Lire par ailleurs:
Passage du pont de Normandie: de « Subito » à « Pont-pont »!
C’est, justement, le ponpon d’une situation subie par les usagers normands. On rappelera utilement que pendant la dernière campagne électorale régionale, la question de prendre en charge financièrement le coût des péages à Tancarville et sur le pont de Normandie avait été débattue.
Nous allons donc envoyer prochainement un courrier à Hervé Morin, le président de la Normandie qui a confirmé son soutien officiel aux « gilets jaunes », pour lui demander de faire part aux citoyens normands des propositions envisagées par le conseil régional pour aider les Normands dans leurs mobilités contraintes.
Lire sur le site internet de Paris-Normandie:
Gilets jaunes : face à la colère, l’État muscle la riposte
«Dialogue » mais « constance et détermination » : le gouvernement tentait hier de mettre fin au mouvement des gilets jaunes, dont il a déploré la « radicalisation » au quatrième jour d’actions ciblant notamment autoroutes et dépôts pétroliers. Les forces de l’ordre se sont employés à libérer l’accès à des dépôts et péages dans plusieurs régions, dans un climat parfois tendu. Une vingtaine de sites « stratégiques » ont ainsi été débloqués dans la journée, a indiqué le ministère de l’Intérieur.
« C’est dans le dialogue qu’on peut en sortir, dans l’explication, dans la capacité à trouver à la fois le bon rythme et les solutions de terrain », a déclaré le chef de l’État, Emmanuel Macron, dans sa première réaction depuis le début de ce mouvement protéiforme samedi. « Nous gagnerons par la cohérence, la constance et la détermination », a de son côté assuré le Premier ministre, Édouard Philippe.
Plus tôt dans la journée, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a dénoncé la « dérive totale » des manifestations, pointant une « radicalisation » et « un très, très grand nombre de blessés ». Ainsi, un accident s’est produit lundi sur la RN7 à Portes-les-Valence (Drôme). Un camion-benne a voulu éviter un barrage filtrant et a heurté un motard. Le jeune homme, âgé de 27 ans, a succombé à ses blessures mardi après-midi. Depuis le début de cette mobilisation, les manifestations ont fait deux morts, quelque 530 blessés, dont 17 graves. Vingt-trois pour le seul département de la Seine-Maritime.
Aucun chiffre officiel sur le nombre de participants n’était disponible hier soir mais une source policière évoquait quelque 10 500 manifestants à travers la France en début de matinée. Ils étaient 27 000 lundi, 290 000 samedi. « Le mouvement ne s’essouffle pas », a assuré Olivier Garrigues, ouvrier agricole de 38 ans mobilisé dans la région toulousaine. « Bien sûr, on est moins nombreux car les gens travaillent, concède-t-il. Mais on est solidaire, on s’organise. Ceux qui travaillent le matin reviennent l’après-midi et vice-versa. » En Seine-Maritime, le nombre de manifestants serait en baisse selon les autorités mais le nombre de points de barrages resterait inchangé par rapport à la journée de lundi.
Le mouvement a reçu hier le soutien de la fédération FO des transports et de la logistique, troisième organisation du secteur, qui a invité ses adhérents et sympathisants à se joindre aux gilets jaunes pour obtenir une « augmentation du pouvoir d’achat ».
Les actions ont parfois donné lieu à des violences et dégradations. Au péage de Virsac (Gironde) sur l’A10, un des points de blocage les plus durs, des manifestants « ont saccagé et mis le feu aux installations, entraînant des dégâts matériels très importants », selon Vinci Autoroutes, qui a annoncé porter plainte. Sur l’île de la Réunion, où 35 barrages étaient encore dressés à la mi-journée, un couvre-feu partiel a été instauré dans la moitié des communes après une nouvelle nuit de violences.
Les accès à plusieurs dépôts de carburants (Lucciana, Frontignan, Cournon d’Auvergne, Port-la-Nouvelle, Vern-sur-Seiche, Lespinasse…) ont été débloqués.
Plusieurs barrages routiers ont également été évacués notamment à Caen, où les forces de l’ordre ont eu recours à des gaz lacrymogènes.
Le mouvement pourrait se poursuivre ces prochains jours, avant un rendez-vous fixé à Paris samedi pour l’« acte 2 » du mouvement. « On ne s’arrête pas parce que le gouvernement ne veut pas faire marche arrière. On va rester là jusqu’à samedi ou dimanche », affirmait hier Brice Telki, qui participe aux actions sur l’autoroute A47, dans la Loire.
Vingt-trois blessés en Seine-Maritime
À Barentin : « Vous verrez, samedi,
Du manque à gagner pour le commerce
Xavier batut avait réclamé « un moratoire » à l’état
on sera encore plus nombreux »
A Caen:
Dans l’agglomération caennaise à Colombelles, le rond-point de Lazzaro (route de Cabourg) était toujours tenu par 200 gilets jaunes au soir du mercredi 21 novembre… De même que celui de Bretteville-sur-Odon, celui de Guilberville ou celui de Mondeville (centres commerciaux).
A Bayeux: gilets jaunes et agriculteurs organisent des blocages filtrants. A lisieux: les chauffeurs routiers sont mobilisés.
Dans l’Orne et la Manche:
Présence des gilets jaunes enfin à Flers, Alençon, Argentan, Bréhal (Manche) où le rond-point des Français Libres est occupé depuis samedi 17 novembre. Rond-points occupés de même à Cherbourg, Saint-Lô, Coutances, Granville et au pied d’Avranches…