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Littérature. « Un peu tard dans la saison », le dernier livre du Rouennais Jérôme Leroy

Lorsque l’on ouvre un livre du Rouennais Jérôme Leroy, on prend le risque d’être surpris, rarement celui d’être déçu. Démonstration avec « Un peu tard dans la saison ».

Le Rouennais Jérôme Leroy publie "Un peu tard dans la saison" (Photo Patrice Normand_Leemage)
Le Rouennais Jérôme Leroy publie Un peu tard dans la saison. (Photo : Patrice Normand_Leemage)

Dans son dernier roman, Un peu tard dans la saison, publié aux éditions de La Table Ronde, Jérôme Leroy explore l’un de ses thèmes de prédilection : la disparition de notre société. Et l’homme de gauche, compagnon du PCF, ne va pourtant pas nous offrir une explosion sociale. Non, notre société rongée par la mondialisation et le consumérisme va peu à peu s’effacer parce que les gens vont… disparaître. Ils vont s’éclipser !

C’est le cadre qui abandonne son travail alors qu’il est en pleine ascension, c’est le prof qui ne prend plus ses élèves dans la cour un beau matin, la mère de famille qui ne vient pas les chercher à l’école…

Au fil de 250 pages particulièrement bien troussées, avec en toile de fond, attentats, grèves et massacres plus ou moins bien orchestrés, nous allons suivre deux personnages : Agnès Delvaux et Guillaume Trimbert. La première, exécutrice des basses œuvres au sein d’un obscur service de renseignements et le second, écrivain quinquagénaire fatigué qui nous rappelle furieusement… Jérôme Leroy.

Une balade en Normandie

Les références autobiographiques qui parsèment ce roman sont multiples et, pour une grande part, nous promènent en Normandie, terre d’enfance de l’écrivain. Offranville, Saint-Wandrille, Saint-Valery-en-Caux, Etretat constituent autant de flash-back d’une histoire personnelle. Sans oublier Rouen.

Rouen me plaisait et mon mi-temps de maître-auxiliaire me permettait largement de m’en sortir et de louer un studio dans une vieille maison tarabiscotée du quartier de la Croix-de-Pierre peuplé de pauvres qui pouvaient encore vivre au cœur des villes.

Le collège Fontenelle et la classe de 4e, la rue Lezurier-de-la-Martel dévalée sur un cheval à roulette complètent la panoplie des souvenirs.  Construit comme un polar, avec une intrigue dont les clés sont peu à peu livrées au lecteur, ce roman s’amuse avec nos nerfs, titille nos fantasmes et se joue de la morale. Bref, nous avons adoré.

Benoit Vochelet

Infos pratiques :
Un peu tard dans la saison de Jérôme Leroy (La Table Ronde)
En librairie le 3 janvier 2017
18 euros