L’huile de palme contenue dans le Nutella, l’un des produits phares de Ferrero en France, est-il nocif pour la santé ? Rappelons que la France est le plus gros consommateur au monde de Nutella, à raison d’une consommation moyenne, par semaine, de 2,7 fois.
Quelle que soit la réponse et l’impact négatif que les campagnes contre cet ingrédient font naître, il n’en reste pas moins que l’usine de Villers-Écalles, en Seine-Maritime, la plus grande du groupe, d’où est d’ailleurs issue la plus grande partie de la production au monde de cette pâte à tartiner (25% de la production), vient de dévoiler son plan de modernisation, qui va se décliner sur quatre ans.
> LIRE AUSSI : Le Nutella, fabriqué en Seine-Maritime, boycotté par Ségolène Royal… qui s’excuse !
Quid de l’huile de palme ?
Montrée du doigt pour l’utilisation de l’huile de palme, Ferrero n’a eu d’autre choix, face à l’impact négatif sur son image, que de continuer à communiquer et à prendre des engagements solides sur la provenance des matières utilisées pour réaliser ses produits. Lors de l’annonce du projet d’extension, vendredi 27 janvier 2017, les responsables de Ferrero ont ainsi rappelé que plus de 90% de l’huile de palme utilisée est issue de plantation de Malaisie, un petit pourcentage provenant de Papouasie et de Nouvelle-Guinée.
« Le groupe Ferrero travaille à un approvisionnement responsable en huile de palme depuis 2005, date à laquelle le groupe a pris la décision stratégique d’investir dans la certification RSPO (Roundtable on Sustainable Palm Oil : table ronde pour une huile de palme durable) », font valoir les responsables, qui signalent qu’à cet effet, et depuis 2015, Ferrero utilise exclusivement de l’huile de palme 100% durable certifiée par la RSPO.
Augmentation de la capacité du magasin de stockage
En présence du secrétaire d’État chargé de l’Industrie, Christophe Sirugue, le directeur général de l’usine Ferrero France, à Villers-Écalles, Michel Etcheberrigaray, a donc confirmé, vendredi 27 janvier 2017, qu’un investissement de 38,5 millions d’euros, va permettre au site « d’augmenter sa capacité de stockage ».
Actuellement, le magasin dédié à cet effet peut contenir 9 600 palettes : avec le nouvel équipement, le stockage pourrait potentiellement passer à 15 600. Des mesures de compensation environnementale vont d’ailleurs accompagner cette extension : des conventions avec les communes concernées vont être signées, pour notamment recréer une zone humide sur la friche industrielle, connue sous le nom de Badin.
> LIRE AUSSI : [Photo] Combien de morceaux de sucre dans le Nutella, fabriqué en Normandie ?
38,5 millions pour quoi faire ?
Le projet de modernisation comprend notamment la construction d’un bâtiment de stockage de près de 6 500 m2. À terme et sous réserve des besoins des marchés et de la stratégie internationale du groupe Ferrero, une nouvelle ligne de production pourrait être envisagée.
Les travaux vont s’échelonner jusqu’en 2021. Ce projet répond à une politique de modernisation continue, engagée par l’entreprise. Elle a déjà investi 55 millions d’euros au cours des cinq dernières années, pour de « meilleures performances économiques et environnementales sur ses différents sites français ».
C’est un investissement d’envergure et c’est une excellente nouvelle pour le développement de notre activité et l’ancrage local en Normandie, auquel Ferrero France est très attaché, a insisté le directeur général, précisant que l’outil industriel est modernisé pour s’adapter aux enjeux de demain.
« Le choix de la confiance sur le marché français »
Un investissement d’ailleurs salué par le ministre, qui, n’oubliant pas que le Nutella et le groupe Ferrero puisent leurs origines en Italie, a souligné le caractère essentiel des échanges entre les deux pays.
> LIRE AUSSI : Seine-Maritime. Fabriquées par Ferrero, les barres de chocolat Kinder cancérogènes ?
Je suis heureux qu’une entreprise comme Ferrero poursuive ses investissements de manière durable dans les territoires français. Le groupe participe pleinement à la modernisation de l’appareil industriel français, a constaté Christophe Sirugue, qui voit là la confirmation très concrète de la capacité à produire en France. C’est le choix de la confiance sur le marché français.
Ferrero, c’est qui ?
• Le groupe Ferrero, est un groupe au capital 100% familial, créé en 1946, en Italie et développé par Michele Ferrero à l’international. Il est aujourd’hui géré par le fils, Giovanni Ferrero. Son chiffre d’affaires en 2016 s’établit à un peu plus de 10 milliards d’euros. Ferrero emploie 40 000 collaborateurs.
• Ferrero est le troisième groupe mondial de confiserie et chocolaterie. Il est présent dans 53 pays et dispose de 22 sites de production. Il est leader sur les principaux marchés européens. Ferrero vend plus de 50 produits à travers le monde, parmi lesquelles des marques légendaires : Kinder, Ferrero Rocher, Tic Tac, Nutella.
• 1959 : date de l’implantation de Ferrero en Normandie, qui comprend 4 sites (le siège, le site de production et deux entrepôts). 88% des fournisseurs de Ferrero France sont français, dont 25% de Normands. 60% des ingrédients du Nutella, sont d’origine française. 800 000 pots sont produits par jour dans l’usine de Villers-Écalles. 33% sont exportés vers l’Union européenne.
1 346 collaborateurs en Normandie
Choix de la confiance sur le marché français et en Normandie donc, où Ferrero compte 1 346 collaborateurs, dont près des deux tiers travaillent en Seine-Maritime. Les responsables du groupe assurent d’ailleurs être « très attachés à leurs racines normandes et fiers de compter parmi les principaux employeurs de la région ».
Le site Ferrero de Villers-Écalles, en images…
IMG_2469.JPGIMG_2471.JPGIMG_2474.JPGIMG_2476.JPGIMG_2477.JPGIMG_2480.JPGIMG_2481.JPGIMG_2484.JPGIMG_2487.JPGIMG_2488.JPGIMG_2489.JPGIMG_2492.JPGIMG_2493.JPGIMG_2498.JPGIMG_2505.JPGIMG_2508.JPGIMG_2509.JPGIMG_2510.JPGIMG_2520.JPGIMG_2523.JPGIMG_2524.JPGL’usine Ferrero de Villers-Ecalles en Seine-Maritime, sort 25% de la production de Nutella. (Photo ©Isabelle Villy/Normandie-actu)
