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Budget. La Région Normandie veut doper ses investissements et « monter en puissance »

La Région Normandie va voter son budget primitif, lundi 6 février 2017, à Caen (Calvados). En amont, Hervé Morin (UDI), en a présenté les grandes lignes, et a défini ses priorités.

« Si la Région n'est pas endettée, c'est qu'avant, la Normandie n'avait pas d'idée », a commenté Hervé Morin, président (UDI) de la Région, pour présenter le budget qui sera soumis au vote le 6 février 2017. (photo d'archives © FM/Normandie-actu)
« Si la Région n'est pas endettée, c'est qu'avant, la Normandie n'avait pas d'idée », a commenté Hervé Morin, président (UDI) de la Région, pour présenter le budget qui sera soumis au vote lundi 6 février 2017. (photo d'archives © FM/Normandie-actu)

La Région Normandie va voter son budget primitif lundi 6 février 2017 à Caen (Calvados). Le premier concocté de A à Z par la majorité élue (droite et centre) en décembre 2015.

Avant la séance plénière, le président Hervé Morin (UDI) en a présenté les grandes lignes, à l’occasion d’une rencontre avec la presse, vendredi 27 janvier 2017, à l’Hôtel de Région de Rouen (Seine-Maritime).

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Le budget global de la Région Normandie s’élève à 2,74 milliards d’euros. Il est en hausse de 11 %, conséquence principalement du transfert de la compétence transports scolaires. L’investissement bondit quant à lui de 412 à 480 millions d’euros, soit une hausse de 16,50 %.

« Avant, la Normandie n’avait pas d’idées ! »

« Ce très gros effort sur l’investissement, nous allons le poursuivre pendant six ans. Dans le même temps, notre capacité de désendettement est de 2,2 ans, quand la moyenne des Régions françaises se situe à 7,3 ans », détaille Hervé Morin. Et d’ajouter :

Mais si la Région n’est pas endettée, c’est qu’avant, la Normandie n’avait pas d’idées !

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Dans le détail, les sommes investies se répartiront ainsi : développement économique (175 millions) ; lycées (171 millions) ; apprentissage (115 millions) ; transports, y compris scolaire (150 millions, dont 37 pour les trains Intercités) ; soutien aux territoires (52 millions) ; agriculture (24 millions) ; enseignement supérieur (14 millions).

« Jeudi 2 février, nous allons présenter un plan de 500 millions d’euros sur cinq ans, pour les travaux dans les lycées. C’est un énorme effort, qui inclut le mise aux normes en termes d’accessibilité, la sécurisation des lycées, les performances énergétiques etc. »

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« Une gestion des ressources humaines scandaleuse »

Ensuite, un autre plan fera l’objet d’une présentation spécifique : un plan de « redynamisation des centre-bourgs », dans un réseau de 22 villes moyennes, dont des villes marquées par la guerre et la reconstruction.

En matière de gestion interne de la collectivité, Hervé Morin a pointé du doigt la situation laissée par ses prédécesseurs, précisément en ex-Haute-Normandie :

« Nous allons sortir de la politique de précarité menée dans nos murs. La gestion des ressources humaines dans l’ex-Haute-Normandie est scandaleuse. On pratiquait le renouvellement de CDD à l’infini et à grande échelle, sur des emplois permanents. Jusqu’à 15 ans d’affilée ! Ils sont plusieurs centaines dans ce cas. Avant Noël, nous avons « déprécarisé » 107 personnes,  et nous allons continuer. »

« Le contournement Est ne peut être pris en otage »

Sur le contournement Est de Rouen, Hervé Morin a demandé à ce que les cartes soient remises sur la table, en matière de financement.

« Je pense que la répartition proposée par l’État (entre la Région, les Départements de Seine-Maritime et de l’Eure, et la Métropole Rouen Normandie, ndlr) n’est pas la bonne. De notre côté, nous finançons déjà pour moitié, nous ne ferons pas davantage. Pour le Département de Seine-Maritime, par rapport à sa capacité budgétaire, la contribution demandée est extrêmement lourde. Et il manque 10 % du budget. Dans ce contexte, il serait naturel que la Métropole Rouen Normandie, qui est la collectivité la plus riche, mette plus d’argent. »

D’une manière générale il faut que chacun fasse un peu d’effort, le contournement Est ne peut être pris en otage.

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« Les Régions françaises n’ont pas la culture de l’Europe »

Autre cheval de bataille du président de Région Hervé Morin, l’affirmation du rôle de la Normandie au niveau européen. Une position qui s’inscrit dans le cadre d’une une vision plus large, d’une autonomie accrue des collectivités locales, à commencer des Régions, face à un État devenu « complètement inefficace et impuissant ».

À Bruxelles, la représentation de la Bavière, c’est un bâtiment entier, et 100 personnes qui y travaillent. La Normandie, c’est deux personnes.

« Les Régions françaises n’ont pas la culture de l’Europe. Je vais prendre le taureau par les cornes, pour que nous montions en puissance, avec tous les acteurs volontaires, publics et privés. Nous avons besoin de constituer une team Normandie, pour porter nos projets au niveau européen. Car nous en avons plusieurs qui se situent à cette échelle : axe Seine, ligne ferroviaire Serqueux-Gisors, recherche etc. »

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