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C’est bon signe !

La crèche Anne-Frank utilise la langue des signes avec les bébés entendants afin de leur permettre de mieux exprimer leurs besoins. Un outil de communication bienveillante.
Une caresse sur la joue pour dire « merci », la main ouverte contre le visage penché, paume face à l’enfant et pouce sous le menton pour dire « dormir », les professionnelles de la crèche Anne-Frank utilisent la langue des signes pour communiquer avec les nourrissons. « C’est un outil à notre disposition pour mieux interagir avec les bébés, explique Julie Champeaux, éducatrice de jeunes enfants. La langue des signes permet de les intéresser, cela les aide également à mieux se faire comprendre. » Un petit enfant qui n’a pas encore le langage oral peut ainsi exprimer plus facilement ses besoins sans s’énerver : « Les bébés s’approprient facilement ces signes pour dire qu’ils ont faim ou soif, ajoute l’éducatrice. Mais on n’abandonne pas pour autant le langage oral, on continue à verbaliser quand on signe, c’est important. »

Se regarder et s’écouter

Venue des États-Unis, cette façon de communiquer avec les petits enfants arrive peu en peu en France. Une étude menée par des chercheuses britanniques en 2014, Lorraine Howard et Gwyneth Doherty-Sneddon, en a prouvé les effets bénéfiques : « Les adultes sont plus attentifs aux nourrissons lorsqu’ils adoptent un comportement gestuel avec eux, cela les encourage à continuer de communiquer avec l’enfant. » Et c’est justement cette attention accrue portée à l’enfant qui engagerait ce dernier plus sûrement sur le chemin du langage oral, la langue des signes elle-même n’ayant dès lors pas d’effet direct sur l’acquisition du vocabulaire oral et de la compréhension linguistique. « Quand un adulte signe, il est obligé d’avoir un contact visuel avec l’enfant, cela oblige tout le monde à se regarder et à s’écouter », sourit Julie Champeaux.
L’éducatrice de jeunes enfants pointe ainsi un deuxième effet bénéfique de cet outil : il permet de lutter contre « les douces violences ». Derrière cet oxymore (l’association de deux mots contradictoires), se cachent les gestes en apparence anodins et faits sans intention de nuire… mais qui placent l’enfant dans une situation d’insécurité affective. Donner à manger à un bébé en consultant son smartphone peut par exemple constituer une douce violence. Ou le moucher sans le prévenir. « Mais on ne signe pas tout le temps, nuance l’éducatrice. Cela dépend aussi de l’implication des parents, pour ceux qui le souhaitent, nous distribuons un petit répertoire pour signer à la maison. Les parents se prennent au jeu et ça crée du lien supplémentaire entre la maison et la crèche. »
Langue à part entière au même titre que le français, l’anglais ou l’arabe, la langue des signes française (LSF) n’a donc plus à prouver son bienfait sur les interactions entre les bébés et les adultes. Enseignée au lycée, la LSF figure depuis 2008 sur la liste des épreuves facultatives au baccalauréat (option proposée au lycée Marcel-Sembat). À méditer pour les jeunes qui souhaiteraient travailler en crèche.

La crèche Anne-Frank utilise la langue des signes avec les bébés entendants afin de leur permettre de mieux exprimer leurs besoins. Un outil de communication bienveillante.
Une caresse sur la joue pour dire « merci », la main ouverte contre le visage penché, paume face à l'enfant et pouce sous le menton pour dire « dormir », les professionnelles de la crèche Anne-Frank utilisent la langue des signes pour communiquer avec les nourrissons. « C'est un outil à notre disposition pour mieux interagir avec les bébés, explique Julie Champeaux, éducatrice de jeunes enfants. La langue des signes permet de les intéresser, cela les aide également à mieux se faire comprendre. » Un petit enfant qui n'a pas encore le langage oral peut ainsi exprimer plus facilement ses besoins sans s'énerver : « Les bébés s'approprient facilement ces signes pour dire qu'ils ont faim ou soif, ajoute l'éducatrice. Mais on n'abandonne pas pour autant le langage oral, on continue à verbaliser quand on signe, c'est important. »

Se regarder et s'écouter

Venue des États-Unis, cette façon de communiquer avec les petits enfants arrive peu en peu en France. Une étude menée par des chercheuses britanniques en 2014, Lorraine Howard et Gwyneth Doherty-Sneddon, en a prouvé les effets bénéfiques : « Les adultes sont plus attentifs aux nourrissons lorsqu'ils adoptent un comportement gestuel avec eux, cela les encourage à continuer de communiquer avec l'enfant. » Et c'est justement cette attention accrue portée à l'enfant qui engagerait ce dernier plus sûrement sur le chemin du langage oral, la langue des signes elle-même n'ayant dès lors pas d'effet direct sur l'acquisition du vocabulaire oral et de la compréhension linguistique. « Quand un adulte signe, il est obligé d'avoir un contact visuel avec l'enfant, cela oblige tout le monde à se regarder et à s'écouter », sourit Julie Champeaux.
L'éducatrice de jeunes enfants pointe ainsi un deuxième effet bénéfique de cet outil : il permet de lutter contre « les douces violences ». Derrière cet oxymore (l'association de deux mots contradictoires), se cachent les gestes en apparence anodins et faits sans intention de nuire… mais qui placent l'enfant dans une situation d'insécurité affective. Donner à manger à un bébé en consultant son smartphone peut par exemple constituer une douce violence. Ou le moucher sans le prévenir. « Mais on ne signe pas tout le temps, nuance l'éducatrice. Cela dépend aussi de l'implication des parents, pour ceux qui le souhaitent, nous distribuons un petit répertoire pour signer à la maison. Les parents se prennent au jeu et ça crée du lien supplémentaire entre la maison et la crèche. »
Langue à part entière au même titre que le français, l'anglais ou l'arabe, la langue des signes française (LSF) n'a donc plus à prouver son bienfait sur les interactions entre les bébés et les adultes. Enseignée au lycée, la LSF figure depuis 2008 sur la liste des épreuves facultatives au baccalauréat (option proposée au lycée Marcel-Sembat). À méditer pour les jeunes qui souhaiteraient travailler en crèche.