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PRESIDENCE MACRON: Le lobby breton se verrait bien à MATIGNON

Sans illusion et avec lucidité, à la vue du spectacle lamentable du débat de la veille au soir, il va falloir se faire à l’idée qu’Emmanuel Macron sera, pendant cinq ans, le président de la République française dans la logique de poursuivre la gestion actuelle du réel consistant à adapter notre pays à la mondialisation libérale et financière sous standard culturel américain: une majorité de Français semblent disposés à consentir à l’abdication de notre prétention à la civilisation universelle pour n’habiter qu’une région du monde parmi d’autres.

L’Europe pourrait nous permettre de poursuivre notre belle aventure collective et civilisationnelle en la partageant avec l’Allemagne et les autres nations volontaires. Mais ce projet magnifique, il y a 60 ans, placé depuis près de trente ans dans une captivité « bruxelloise » où prospèrent surtout les grands lobbies affairistes liés à la mondialisation néo-libérale, est menacé d’autodestruction.

Dans ce contexte très inquiétant, le réflexe est de se réfugier chez soi en espérant que les politiques nationale ou européenne seront suffisament mises à distance pour ne pas trop troubler le cours paisible de notre quotidien:

C’est pourquoi, le projet régional normand va devenir la seule chose positive et collective qui pourrait être envisagée dès maintenant afin de construire un avenir rassurant et enthousiasmant pour nos 3,5 millions de concitoyens français vivant en Normandie.

Le recours à la région va donc devenir un enjeu politique majeur face aux palinodies parisiennes et bruxelloises.

Et la question se pose de savoir si nos grands élus normands ou nos grands décideurs et acteurs de la société civile régionale sont vraiment conscients de cet enjeu alors qu’ils disposent pourtant, depuis le retour à l’unité normande, d’un bien public régional d’une évidence et d’une qualité qui fait défaut, par principe, dans les autres néo-régions issues de la réforme de 2015.

On ne doutera pas que cette prise de conscience est à l’oeuvre avec Hervé Morin et dans son entourage à la tête de la région Normandie. Mais il faudrait que cette vision « intelligente » du territoire et d’un projet régional normand puisse être partagée par les autres acteurs de notre région.

Car, dans le bouleversement politique actuel, le plus important depuis plus de quarante années, d’autres territoires sont à la manoeuvre, non sans une certaine efficacité pour être en capacité de bénéficier des futures politiques publiques de l’Etat, voire de les orienter d’une façon favorable.

Sans faire aucune insinuation exagérée, on peut, par exemple, constater que la Normandie ne sait pas encore organinser un lobbying politique efficace pour que l’intérêt général de notre région soit mieux défendu. Ou constater que le lobby breton, beaucoup mieux organisé et structuré depuis longtemps de façon conquérante (pensons, par exemple, à l’Institut de Locarn), a manifestement parié avec succès sur le candidat Macron alors qu’en Normandie, certains dirigeants, ont misé sur le mauvais cheval… Fillon.

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Un danger mortel pour l’avenir de la Normandie

Face à une Normandie qui ne peut compter, pour l’instant, que sur MM. Augier et Philippe pour avoir le contact direct avec la future gouvernance Macron (ne parlons plus de gouvernement), le lobby breton envisage carrément de pouvoir envoyer son ministre-président Jean-Yves Le Drian à Matignon…

Disons-le sans détour:

L’arrivée de l’inamouvible hollandais Le Drian ministre de la défense de la Bretagne à l’hôtel de Matignon comme Premier ministre d’Emmanuel Macron serait une catastrophe pour la Normandie alors que nous avons à défendre le financement de la LNPN, de l’Axe Seine avant la mise en service d’un canal Seine Nord soutenu par Emmanuel Macron et alors que nous avons à concevoir le nouveau cadre institutionnel pour gérer le site du Mont Saint Michel…

Sachant, en outre, que le candidat « en marche » promet aussi de poursuivre le big bang de la réforme territoriale en fusionnant des départements avec les métropoles ce qui pourrait remettre en cause l’existence même de la Normandie s’il était à nouveau question de relancer, à cette occasion, dans la tête des beaux esprits parisiens qui entourent Emmanuel Macron, le projet « Paris-Seine-Métropole » d’Antoine Grumbach…

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Qui serait le Premier ministre d’Emmanuel Macron?

Lire, par exemple, l’article suivant:

http://www.lepoint.fr/presidentielle/emmanuel-macron-son-premier-ministre-sera-03-05-2017-2124412_3121.php

Emmanuel Macron : son Premier ministre sera…

Bertrand, Le Drian, Borloo, Bayrou, Lagarde… Les candidats à Matignon se bousculent au portillon. Et si Macron avait une autre idée en tête ?

Par et

Modifié le 03/05/2017 à 21:40 – Publié le 03/05/2017 à 11:32 | Le Point.fr
Qui sont les prétendants à Matignon si Emmanuel Macron remporte cette présidentielle ?

Qui sont les prétendants à Matignon si Emmanuel Macron remporte cette présidentielle ? © MAXPPP / OUEST FRANCE/ Philippe RENAULT

Il y a ceux pressentis par le Tout-Paris : Thierry Breton, Pascal Lamy ou Bruno Le Maire. Ceux qu’aimeraient Les Républicains. Ceux qu’espèrent les socialistes. Ceux qui s’y verraient bien. Bref, on ne compte plus les prétendants au poste de Premier ministre si Emmanuel Macron remporte l’élection présidentielle. Alors que Marine Le Pen a déjà promis le maroquin à Nicolas Dupont-Aignan, le candidat d’En marche ! reste muet sur ses préférences pour Matignon.

Il a pourtant distillé quelques indices sur son favori : il ou elle ne doit pas avoir été ministre d’un gouvernement précédent, doit avoir une « forte » expérience parlementaire et doit incarner le fameux « renouvellement des visages ». Mais il exclut les personnalités issues de la société civile. Emmanuel Macron admet également qu’une femme à la tête de Matignon serait « plutôt (s)on souhait ». Cinq critères avec lesquels dresser un portrait-robot ne semble donc pas impossible. Et, même si Emmanuel Macron peut encore bien sûr modifier ses priorités dans le choix de son Premier ministre, Le Point.fr vous livre un casting, noté en s’appuyant sur ces conditions posées par le candidat :

– n’a pas été ministre d’un gouvernement précédent ;

– a une expérience parlementaire ;

– nouveau visage ;

– n’est pas issu de la société civile ;

– est une femme.

  • Christine Lagarde : ne satisfait que 1 critère sur 5 pour devenir Première ministre d’Emmanuel Macron

D’aucuns assurent déjà qu’elle est la favorite, qu’elle aurait même donné son accord à Emmanuel Macron dans le week-end. Pourtant, selon ces fameux critères, il est peu probable de voir la directrice du Fonds monétaire international (FMI) prendre les rênes de l’éventuel prochain gouvernement. En effet, plusieurs mauvais points ne plaident pas en sa faveur : ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, son expérience parlementaire est inexistante. Par ailleurs, Emmanuel Macron, souvent taxé de « candidat des banques », ne peut se permettre de choisir la patronne du FMI comme chef de gouvernement. Pis encore, alors que le candidat En marche ! met en avant dans son programme des mesures de « moralisation de la vie politique », Christine Lagarde a été condamnée par la Cour de justice de la République en décembre dans le cadre de l’affaire Tapie. Enfin, une nomination de Christine Lagarde fâcherait François Bayrou, qui avait fait de l’exemplarité l’une des quatre conditions pour rallier Emmanuel Macron.

  • Laurence Parisot : 1/5

L’ex-présidente du Medef était au centre des rumeurs en fin de semaine dernière. Selon le magazine Marianne, celle-ci se tenait « prête » à accepter Matignon en cas de coup de fil d’Emmanuel Macron. Pourtant, à y regarder de plus près, son intronisation paraît pour le moins improbable. Premièrement, le candidat d’En marche ! a toujours exclu de nommer au poste de Premier ministre une personnalité issue de la société civile. De plus, déjà considéré par une partie de l’opinion comme le candidat des lobbys et du patronat, il n’est pas – du tout – dans l’intérêt d’Emmanuel Macron de choisir l’ancienne « patronne des patrons ». Le secrétaire général d’En marche !, Richard Ferrand, a lui-même tenu à stopper net le bruit qui courait dans un tweet assassin : « Nous menons campagne pour rassembler et servir la France, d’autres rêvent à leur carrière. Dérisoire, inconvenant et vaniteux. »

Nous menons campagne pour rassembler et servir la France, d’autres rêvent à leur carrière.Dérisoire,inconvenant et vaniteux. @enmarchefr https://t.co/qgAqF3r6LG

— Richard Ferrand (@RichardFerrand) 27 avril 2017

 

  • François Bayrou : 2/5

En voilà un qui, au moins, ne se dérobe pas. Invité du Grand Jury de RTL début avril, le patron du MoDem a laissé entendre qu’il était tout à fait prêt à prendre les clés de Matignon si Emmanuel Macron les lui donnait : « J’exercerai toujours les responsabilités auxquelles je pourrais être appelé si c’est l’intérêt du pays. Je n’ai jamais dit non à des responsabilités », a-t-il déclaré. Le Béarnais a beau être un ténor de la vie politique française et très proche des diagnostics de Macron sur de nombreuses questions, il faut bien avouer qu’il ne remplit pas les critères énoncés par le candidat d’En marche !. Introniser François Bayrou Premier ministre ne symboliserait que très modérément le renouvellement politique qu’Emmanuel Macron souhaite mettre en place : élu député pour la première fois en 1986, au premier plan depuis près de vingt-cinq ans en prenant successivement la présidence de l’UDF et du MoDem, trois fois candidat à l’élection présidentielle, Bayrou appartient désormais au « vieux monde politique ». D’autant plus que son passage au ministère de l’Éducation nationale entre 1993 et 1997 est, a priori, un handicap rédhibitoire puisqu’Emmanuel Macron ne souhaite pas d’anciens ministres dans son équipe gouvernementale. En outre, François Bayrou est, depuis son soutien à François Hollande dans l’entre-deux-tours de la présidentielle de 2007, un véritable répulsif pour toute une frange du peuple de droite et pour de nombreux responsables politiques de ce bord.

  • Gérard Collomb : 2/5

Soutien de la première heure du candidat d’En marche !, le sénateur-maire de Lyon a, depuis longtemps, fait de sa métropole le laboratoire de la (non-)idéologie macroniste. Avec sa gestion transpartisane et son pragmatisme de tous les instants, il a su se mettre dans la poche les chefs d’entreprise et la petite bourgeoisie rhodanienne. Parlementaire expérimenté – élu député pour la première fois en 1981 –, il n’a pourtant jamais été nommé à la tête d’un ministère. Le natif de Chalon-sur-Saône coche donc toutes les cases requises pour occuper Matignon. Cependant, à bientôt 70 ans, Gérard Collomb ne représente pas tout à fait le renouvellement de la classe politique que souhaite engager Emmanuel Macron. Il n’est pas certain, non plus, que le puissant président de la métropole lyonnaise prenne le risque de descendre de son trône local pour enfiler le costume si éphémère de Premier ministre. Ce mardi matin, Collomb a d’ailleurs coupé court aux rumeurs : « Ce ne sera pas moi, je n’aspire à rien, j’aide Macron, c’est mon rôle aujourd’hui », a-t-il déclaré au micro de Franceinfo. Et, en même temps, ce n’est pas lui qui choisit…

  • Xavier Bertrand : 2/5

Quand plusieurs lieutenants de la droite ont appelé sans rechigner à soutenir sa candidature, Emmanuel Macron n’a pas boudé son plaisir. Puis, quand certains se sont dits prêts à « travailler avec lui » – comprendre à intégrer son gouvernement –, cela l’a convaincu de choisir un Premier ministre plutôt à droite. Le PS en plein chaos, une prise de guerre chez LR donnerait un coup fatal au vieux clivage droite-gauche. François Baroin ne s’y verrait seulement qu’en cas d’une victoire de la droite aux législatives, ce qui pousserait alors Macron à la cohabitation. Une éventualité qui n’est pas au goût du candidat d’En marche !, comme il l’a fait savoir entre les lignes dans une interview au Figaro. Reste Xavier Bertrand, le patron de la région des Hauts-de-France. Macron lui a récemment lancé un appel du pied : « Les chapelles ne m’intéressent pas. Je veux un large rassemblement. De Jean-Yves Le Drian à Xavier Bertrand, il y a une vraie cohérence. » Le profil répond d’autant plus aux critères macroniens : certes ancien ministre, il jouit d’une forte expérience parlementaire. Il a su par ailleurs rassembler sur sa gauche pour battre Marine Le Pen chez elle en 2015 lors des régionales. Mieux encore, Xavier Bertrand est de cette droite plus populaire que parisienne. Il reste l’un des porte-voix les plus influents au sein de la famille politique et pourrait à ce titre ouvrir les vannes à un grand rassemblement des sociaux-démocrates autour d’Emmanuel Macron. Pourtant, les chances de le voir devenir Premier ministre sont minces. En effet, Bertrand ne le souhaite pas. Il n’entend pas devenir ce chaînon manquant et ne se réclame que de la droite. Rien d’autre que la droite. Seule option, donc, pour le voir à Matignon : que la droite remporte les législatives pour peser dans le projet gouvernemental. Alors, le ticket d’entrée se jouerait entre lui et François Baroin. Mais Emmanuel Macron a d’ores et déjà sa préférence…

  • Jean-Louis Borloo : 2/5

S’il est resté discret jusqu’au premier tour, n’osant pas adouber François Fillon ou Emmanuel Macron, l’ex-ministre centriste de l’Écologie ne se cache désormais plus. Dans le JDD puis dimanche soir au 20 heures de France 2, il a apporté son soutien au candidat d’En marche ! et lui a même proposé ses services, se disant « prêt à [lui] donner un coup de main ». Il défend, pour cela, une nécessaire « unité » pour « un plan de redressement et d’urgence », comme il le confie au Point.fr. Bref, une coalition de gouvernement à l’image de celle outre-Rhin entre la CDU à droite et le SPD à gauche. Le choix peut paraître séduisant aux yeux d’Emmanuel Macron : Jean-Louis Borloo fédère à tel point que François Fillon a tenté de le rallier à sa cause. Même s’il s’est détaché de la vie politique depuis plusieurs années – ce qui pourrait presque le faire passer pour un homme du renouveau politique –, le lourd passé de ministre de ce centriste ne l’aide pas. Élu pour la première fois en 1989, ministre de Nicolas Sarkozy… Deux critères qui jouent contre lui.

  • Jean-Yves Le Drian : 2/5

Le retour d’un ministre hollandais ? À droite, c’est une fin de non-recevoir pour ceux prêts à rejoindre Macron dans le wagon du gouvernement. Hors de question de recycler les mêmes, exception faite de Jean-Yves Le Drian. Le ministre de la Défense est autant apprécié par ses pairs socialistes que par la droite. En effet, le Breton rassure. Il faut dire que lui aussi jouait la synthèse dans sa région avant l’heure en comptant dans ses rangs centristes, radicaux, écologistes, et en ayant même le soutien d’élus de droite. Et Le Drian ne compte plus les fois où on l’envoyait à Matignon depuis 2012. Il ne l’aurait vraiment refusé qu’une seule fois. Forcément, en ralliant Emmanuel Macron en mars dernier, le meilleur VRP de l’armement français a vu ces rumeurs revenir au galop. Reste qu’à 70 ans un poste aussi risqué que celui de Premier ministre n’est pas un cadeau de tout repos. Non seulement il fâcherait ses Bretons à qui il a promis de revenir à plein temps en 2017, mais il est peu probable qu’Emmanuel Macron offre un nouveau passe-droit au cumulard Le Drian. Autre désavantage : il a été élu député pour la première fois en 1978, a été nommé secrétaire d’État sous Mitterrand, est ministre de l’actuel gouvernement et à la tête de sa région depuis 2004. Loin d’incarner l’image du « renouveau » et de cocher toutes les cases des critères.

  • Jean-Paul Delevoye : 2/5

Il est l’une des très belles prises d’Emmanuel Macron à sa droite. Médiateur de la République entre 2004 et 2011, puis président du Conseil économique, social et environnemental de 2010 à 2015, le chiraquien Jean-Paul Delevoye a été chargé de présider la commission d’investiture d’En marche ! pour les élections législatives, signe de la grande confiance que lui accorde le jeune prétendant à l’Élysée. Parlementaire durant seize années dans son territoire du Pas-de-Calais – député puis sénateur –, le septuagénaire jouit d’une grande estime chez les responsables politiques de droite comme de gauche. Delevoye serait-il l’homme expérimenté, consensuel, idéal pour le poste ? Malheureusement pour lui, pas tout à fait. Celui-ci a hérité, en 2002, du ministère de la Fonction publique, de la Réforme de l’État et de l’Aménagement du territoire dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. Et Emmanuel Macron l’a bien indiqué, il ne veut pas d’anciens ministres au sein de son gouvernement. Dommage…

  • Anne-Marie Idrac : 3/5

… Et il en va de même pour Anne-Marie Idrac, à deux doigts du CV parfait, mais nommée deux fois secrétaire d’État, d’abord aux Transports sous Jacques Chirac puis au Commerce extérieur durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Pourtant, cette centriste de 65 ans, aux plusieurs vies bien remplies et ralliée à Macron en février dernier, coche toutes les autres cases. D’un côté, avec son passé de députée UDF des Yvelines entre 1995 et 2002, elle connaît bien le fonctionnement des institutions et du travail parlementaire. De l’autre, elle a occupé des postes à haute responsabilité dans de nombreuses entreprises publiques et privées : présidente-directrice générale de la RATP, présidente de la SNCF, présidente du conseil de surveillance de l’aéroport de Toulouse, entre autres…

  • Ségolène Royal : 3/5

Et si c’était elle ? Après tout, n’a-t-elle pas inventé le macronisme avant l’heure ? En 2007, alors candidate à l’élection présidentielle, elle fâche les éléphants socialistes en proposant une alliance avec le centriste François Bayrou (qui refuse). Au congrès de Reims suivant, en 2008, elle met de nouveau les pieds dans le plat et veut rebâtir le PS en l’ouvrant vers le centre. Une stratégie qui en inspira certains, à commencer par un certain Manuel Valls. Elle gagne la région Poitou-Charentes en 2010 avec une liste où figurent des Verts, des MoDem, des radicaux et communistes, des chevènementistes et deux syndicalistes. Problème : la ministre de l’Environnement, qui plus est sous François Hollande, ferait pousser des cris d’orfraie chez Les Républicains et pourrait même coûter le soutien de certains à droite. D’autant qu’elle a siégé au gouvernement à plusieurs reprises depuis… 1992. Bien loin de la volonté de « renouvellement des visages » voulue par le candidat d’En marche !.

  • Richard Ferrand : 4/5

Il est le bras armé d’Emmanuel Macron. Le député du Finistère est entré très tôt dans le giron du ministre de l’Économie, depuis qu’il a porté la loi Macron au Parlement. Il coche surtout de nombreuses cases des « critères macroniens » pour devenir Premier ministre. Conseiller au cabinet du secrétaire d’État aux Affaires sociales et à l’intégration Kofi Yamgnane en 1991, parlementaire depuis 2012, il a une expérience certaine sans être pour autant un vieux routier de la politique. Il reste aussi méconnu des Français et incarne d’une certaine façon un « renouveau » politique. Certes, Emmanuel Macron pourrait lui préférer une femme, mais Ferrand a surtout d’autres aspirations : diriger le mouvement En marche !. Et voler trop haut trop tôt, surtout à Matignon, est un pari risqué.

  • Édouard Philippe : 4/5

Voilà un homme politique qui a (presque) toutes les qualités requises aux yeux d’Emmanuel Macron. Il n’entre vraiment en politique qu’au début des années 2000, alors qu’Alain Juppé s’entiche de cet élu du Havre pour participer à la fondation de l’UMP. Ce juppéiste de la première heure devient maire du Havre en 2010 et est réélu en 2015 dès le premier tour. En 2012, il devient député de la 7e circonscription de la Seine-Maritime. Bref, du neuf et un peu d’expérience. Au Point , l’élu se dit prêt à travailler avec Macron et « l’aider à gagner ». Seule ombre au tableau – dixit les indices d’Emmanuel Macron –, Édouard Philippe serait le candidat idéal… s’il était une femme.

  • Sylvie Goulard : 4,5/5

À en croire le portrait-robot qu’a dressé Emmanuel Macron, elle est la candidate parfaite pour le poste. Personne d’autre que la centriste ne répond à tous ces critères : européenne convaincue et assidue, elle peut mettre à profit sa solide expérience ministérielle sans pour autant avoir été ministre. En 1989, elle rejoint le Quai d’Orsay et intègre l’équipe française chargée des négociations pour la réunification de l’Allemagne. Entre 2001 et 2004, elle devient même conseillère politique du président de la Commission européenne Romano Prodi, puis travaille auprès de Valéry Giscard d’Estaing sur le traité constitutionnel. De la pratique parlementaire, cette eurodéputée élue depuis 2009 – et réélue en 2014 – à Strasbourg en a. Elle s’est engagée très tôt pour Emmanuel Macron et a organisé la rencontre avec Angela Merkel. Un tropisme, au nom de l’amitié franco-allemande, qui compte à l’heure où l’Union européenne se fragilise. Son handicap : ne jamais avoir été élue à l’Assemblée nationale.

Sans illusion et avec lucidité, à la vue du spectacle lamentable du débat de la veille au soir, il va falloir se faire à l’idée qu’Emmanuel Macron sera, pendant cinq ans, le président de la République française dans la logique de poursuivre la gestion actuelle du réel consistant à adapter notre pays à la mondialisation libérale et financière sous standard culturel américain: une majorité de Français semblent disposés à consentir à l’abdication de notre prétention à la civilisation universelle pour n’habiter qu’une région du monde parmi d’autres.

L’Europe pourrait nous permettre de poursuivre notre belle aventure collective et civilisationnelle en la partageant avec l’Allemagne et les autres nations volontaires. Mais ce projet magnifique, il y a 60 ans, placé depuis près de trente ans dans une captivité « bruxelloise » où prospèrent surtout les grands lobbies affairistes liés à la mondialisation néo-libérale, est menacé d’autodestruction.

Dans ce contexte très inquiétant, le réflexe est de se réfugier chez soi en espérant que les politiques nationale ou européenne seront suffisament mises à distance pour ne pas trop troubler le cours paisible de notre quotidien:

C’est pourquoi, le projet régional normand va devenir la seule chose positive et collective qui pourrait être envisagée dès maintenant afin de construire un avenir rassurant et enthousiasmant pour nos 3,5 millions de concitoyens français vivant en Normandie.

Le recours à la région va donc devenir un enjeu politique majeur face aux palinodies parisiennes et bruxelloises.

Et la question se pose de savoir si nos grands élus normands ou nos grands décideurs et acteurs de la société civile régionale sont vraiment conscients de cet enjeu alors qu’ils disposent pourtant, depuis le retour à l’unité normande, d’un bien public régional d’une évidence et d’une qualité qui fait défaut, par principe, dans les autres néo-régions issues de la réforme de 2015.

On ne doutera pas que cette prise de conscience est à l’oeuvre avec Hervé Morin et dans son entourage à la tête de la région Normandie. Mais il faudrait que cette vision « intelligente » du territoire et d’un projet régional normand puisse être partagée par les autres acteurs de notre région.

Car, dans le bouleversement politique actuel, le plus important depuis plus de quarante années, d’autres territoires sont à la manoeuvre, non sans une certaine efficacité pour être en capacité de bénéficier des futures politiques publiques de l’Etat, voire de les orienter d’une façon favorable.

Sans faire aucune insinuation exagérée, on peut, par exemple, constater que la Normandie ne sait pas encore organinser un lobbying politique efficace pour que l’intérêt général de notre région soit mieux défendu. Ou constater que le lobby breton, beaucoup mieux organisé et structuré depuis longtemps de façon conquérante (pensons, par exemple, à l’Institut de Locarn), a manifestement parié avec succès sur le candidat Macron alors qu’en Normandie, certains dirigeants, ont misé sur le mauvais cheval… Fillon.

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Un danger mortel pour l’avenir de la Normandie

Face à une Normandie qui ne peut compter, pour l’instant, que sur MM. Augier et Philippe pour avoir le contact direct avec la future gouvernance Macron (ne parlons plus de gouvernement), le lobby breton envisage carrément de pouvoir envoyer son ministre-président Jean-Yves Le Drian à Matignon…

Disons-le sans détour:

L’arrivée de l’inamouvible hollandais Le Drian ministre de la défense de la Bretagne à l’hôtel de Matignon comme Premier ministre d’Emmanuel Macron serait une catastrophe pour la Normandie alors que nous avons à défendre le financement de la LNPN, de l’Axe Seine avant la mise en service d’un canal Seine Nord soutenu par Emmanuel Macron et alors que nous avons à concevoir le nouveau cadre institutionnel pour gérer le site du Mont Saint Michel…

Sachant, en outre, que le candidat « en marche » promet aussi de poursuivre le big bang de la réforme territoriale en fusionnant des départements avec les métropoles ce qui pourrait remettre en cause l’existence même de la Normandie s’il était à nouveau question de relancer, à cette occasion, dans la tête des beaux esprits parisiens qui entourent Emmanuel Macron, le projet « Paris-Seine-Métropole » d’Antoine Grumbach…

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Qui serait le Premier ministre d’Emmanuel Macron?

Lire, par exemple, l’article suivant:

http://www.lepoint.fr/presidentielle/emmanuel-macron-son-premier-ministre-sera-03-05-2017-2124412_3121.php

Emmanuel Macron : son Premier ministre sera…

Bertrand, Le Drian, Borloo, Bayrou, Lagarde… Les candidats à Matignon se bousculent au portillon. Et si Macron avait une autre idée en tête ?

Par et

Modifié le 03/05/2017 à 21:40 – Publié le 03/05/2017 à 11:32 | Le Point.fr
Qui sont les prétendants à Matignon si Emmanuel Macron remporte cette présidentielle ?

Qui sont les prétendants à Matignon si Emmanuel Macron remporte cette présidentielle ? © MAXPPP / OUEST FRANCE/ Philippe RENAULT

Il y a ceux pressentis par le Tout-Paris : Thierry Breton, Pascal Lamy ou Bruno Le Maire. Ceux qu’aimeraient Les Républicains. Ceux qu’espèrent les socialistes. Ceux qui s’y verraient bien. Bref, on ne compte plus les prétendants au poste de Premier ministre si Emmanuel Macron remporte l’élection présidentielle. Alors que Marine Le Pen a déjà promis le maroquin à Nicolas Dupont-Aignan, le candidat d’En marche ! reste muet sur ses préférences pour Matignon.

Il a pourtant distillé quelques indices sur son favori : il ou elle ne doit pas avoir été ministre d’un gouvernement précédent, doit avoir une « forte » expérience parlementaire et doit incarner le fameux « renouvellement des visages ». Mais il exclut les personnalités issues de la société civile. Emmanuel Macron admet également qu’une femme à la tête de Matignon serait « plutôt (s)on souhait ». Cinq critères avec lesquels dresser un portrait-robot ne semble donc pas impossible. Et, même si Emmanuel Macron peut encore bien sûr modifier ses priorités dans le choix de son Premier ministre, Le Point.fr vous livre un casting, noté en s’appuyant sur ces conditions posées par le candidat :

– n’a pas été ministre d’un gouvernement précédent ;

– a une expérience parlementaire ;

– nouveau visage ;

– n’est pas issu de la société civile ;

– est une femme.

  • Christine Lagarde : ne satisfait que 1 critère sur 5 pour devenir Première ministre d’Emmanuel Macron

D’aucuns assurent déjà qu’elle est la favorite, qu’elle aurait même donné son accord à Emmanuel Macron dans le week-end. Pourtant, selon ces fameux critères, il est peu probable de voir la directrice du Fonds monétaire international (FMI) prendre les rênes de l’éventuel prochain gouvernement. En effet, plusieurs mauvais points ne plaident pas en sa faveur : ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, son expérience parlementaire est inexistante. Par ailleurs, Emmanuel Macron, souvent taxé de « candidat des banques », ne peut se permettre de choisir la patronne du FMI comme chef de gouvernement. Pis encore, alors que le candidat En marche ! met en avant dans son programme des mesures de « moralisation de la vie politique », Christine Lagarde a été condamnée par la Cour de justice de la République en décembre dans le cadre de l’affaire Tapie. Enfin, une nomination de Christine Lagarde fâcherait François Bayrou, qui avait fait de l’exemplarité l’une des quatre conditions pour rallier Emmanuel Macron.

  • Laurence Parisot : 1/5

L’ex-présidente du Medef était au centre des rumeurs en fin de semaine dernière. Selon le magazine Marianne, celle-ci se tenait « prête » à accepter Matignon en cas de coup de fil d’Emmanuel Macron. Pourtant, à y regarder de plus près, son intronisation paraît pour le moins improbable. Premièrement, le candidat d’En marche ! a toujours exclu de nommer au poste de Premier ministre une personnalité issue de la société civile. De plus, déjà considéré par une partie de l’opinion comme le candidat des lobbys et du patronat, il n’est pas – du tout – dans l’intérêt d’Emmanuel Macron de choisir l’ancienne « patronne des patrons ». Le secrétaire général d’En marche !, Richard Ferrand, a lui-même tenu à stopper net le bruit qui courait dans un tweet assassin : « Nous menons campagne pour rassembler et servir la France, d’autres rêvent à leur carrière. Dérisoire, inconvenant et vaniteux. »

 

  • François Bayrou : 2/5

En voilà un qui, au moins, ne se dérobe pas. Invité du Grand Jury de RTL début avril, le patron du MoDem a laissé entendre qu’il était tout à fait prêt à prendre les clés de Matignon si Emmanuel Macron les lui donnait : « J’exercerai toujours les responsabilités auxquelles je pourrais être appelé si c’est l’intérêt du pays. Je n’ai jamais dit non à des responsabilités », a-t-il déclaré. Le Béarnais a beau être un ténor de la vie politique française et très proche des diagnostics de Macron sur de nombreuses questions, il faut bien avouer qu’il ne remplit pas les critères énoncés par le candidat d’En marche !. Introniser François Bayrou Premier ministre ne symboliserait que très modérément le renouvellement politique qu’Emmanuel Macron souhaite mettre en place : élu député pour la première fois en 1986, au premier plan depuis près de vingt-cinq ans en prenant successivement la présidence de l’UDF et du MoDem, trois fois candidat à l’élection présidentielle, Bayrou appartient désormais au « vieux monde politique ». D’autant plus que son passage au ministère de l’Éducation nationale entre 1993 et 1997 est, a priori, un handicap rédhibitoire puisqu’Emmanuel Macron ne souhaite pas d’anciens ministres dans son équipe gouvernementale. En outre, François Bayrou est, depuis son soutien à François Hollande dans l’entre-deux-tours de la présidentielle de 2007, un véritable répulsif pour toute une frange du peuple de droite et pour de nombreux responsables politiques de ce bord.

  • Gérard Collomb : 2/5

Soutien de la première heure du candidat d’En marche !, le sénateur-maire de Lyon a, depuis longtemps, fait de sa métropole le laboratoire de la (non-)idéologie macroniste. Avec sa gestion transpartisane et son pragmatisme de tous les instants, il a su se mettre dans la poche les chefs d’entreprise et la petite bourgeoisie rhodanienne. Parlementaire expérimenté – élu député pour la première fois en 1981 –, il n’a pourtant jamais été nommé à la tête d’un ministère. Le natif de Chalon-sur-Saône coche donc toutes les cases requises pour occuper Matignon. Cependant, à bientôt 70 ans, Gérard Collomb ne représente pas tout à fait le renouvellement de la classe politique que souhaite engager Emmanuel Macron. Il n’est pas certain, non plus, que le puissant président de la métropole lyonnaise prenne le risque de descendre de son trône local pour enfiler le costume si éphémère de Premier ministre. Ce mardi matin, Collomb a d’ailleurs coupé court aux rumeurs : « Ce ne sera pas moi, je n’aspire à rien, j’aide Macron, c’est mon rôle aujourd’hui », a-t-il déclaré au micro de Franceinfo. Et, en même temps, ce n’est pas lui qui choisit…

  • Xavier Bertrand : 2/5

Quand plusieurs lieutenants de la droite ont appelé sans rechigner à soutenir sa candidature, Emmanuel Macron n’a pas boudé son plaisir. Puis, quand certains se sont dits prêts à « travailler avec lui » – comprendre à intégrer son gouvernement –, cela l’a convaincu de choisir un Premier ministre plutôt à droite. Le PS en plein chaos, une prise de guerre chez LR donnerait un coup fatal au vieux clivage droite-gauche. François Baroin ne s’y verrait seulement qu’en cas d’une victoire de la droite aux législatives, ce qui pousserait alors Macron à la cohabitation. Une éventualité qui n’est pas au goût du candidat d’En marche !, comme il l’a fait savoir entre les lignes dans une interview au Figaro. Reste Xavier Bertrand, le patron de la région des Hauts-de-France. Macron lui a récemment lancé un appel du pied : « Les chapelles ne m’intéressent pas. Je veux un large rassemblement. De Jean-Yves Le Drian à Xavier Bertrand, il y a une vraie cohérence. » Le profil répond d’autant plus aux critères macroniens : certes ancien ministre, il jouit d’une forte expérience parlementaire. Il a su par ailleurs rassembler sur sa gauche pour battre Marine Le Pen chez elle en 2015 lors des régionales. Mieux encore, Xavier Bertrand est de cette droite plus populaire que parisienne. Il reste l’un des porte-voix les plus influents au sein de la famille politique et pourrait à ce titre ouvrir les vannes à un grand rassemblement des sociaux-démocrates autour d’Emmanuel Macron. Pourtant, les chances de le voir devenir Premier ministre sont minces. En effet, Bertrand ne le souhaite pas. Il n’entend pas devenir ce chaînon manquant et ne se réclame que de la droite. Rien d’autre que la droite. Seule option, donc, pour le voir à Matignon : que la droite remporte les législatives pour peser dans le projet gouvernemental. Alors, le ticket d’entrée se jouerait entre lui et François Baroin. Mais Emmanuel Macron a d’ores et déjà sa préférence…

  • Jean-Louis Borloo : 2/5

S’il est resté discret jusqu’au premier tour, n’osant pas adouber François Fillon ou Emmanuel Macron, l’ex-ministre centriste de l’Écologie ne se cache désormais plus. Dans le JDD puis dimanche soir au 20 heures de France 2, il a apporté son soutien au candidat d’En marche ! et lui a même proposé ses services, se disant « prêt à [lui] donner un coup de main ». Il défend, pour cela, une nécessaire « unité » pour « un plan de redressement et d’urgence », comme il le confie au Point.fr. Bref, une coalition de gouvernement à l’image de celle outre-Rhin entre la CDU à droite et le SPD à gauche. Le choix peut paraître séduisant aux yeux d’Emmanuel Macron : Jean-Louis Borloo fédère à tel point que François Fillon a tenté de le rallier à sa cause. Même s’il s’est détaché de la vie politique depuis plusieurs années – ce qui pourrait presque le faire passer pour un homme du renouveau politique –, le lourd passé de ministre de ce centriste ne l’aide pas. Élu pour la première fois en 1989, ministre de Nicolas Sarkozy… Deux critères qui jouent contre lui.

  • Jean-Yves Le Drian : 2/5

Le retour d’un ministre hollandais ? À droite, c’est une fin de non-recevoir pour ceux prêts à rejoindre Macron dans le wagon du gouvernement. Hors de question de recycler les mêmes, exception faite de Jean-Yves Le Drian. Le ministre de la Défense est autant apprécié par ses pairs socialistes que par la droite. En effet, le Breton rassure. Il faut dire que lui aussi jouait la synthèse dans sa région avant l’heure en comptant dans ses rangs centristes, radicaux, écologistes, et en ayant même le soutien d’élus de droite. Et Le Drian ne compte plus les fois où on l’envoyait à Matignon depuis 2012. Il ne l’aurait vraiment refusé qu’une seule fois. Forcément, en ralliant Emmanuel Macron en mars dernier, le meilleur VRP de l’armement français a vu ces rumeurs revenir au galop. Reste qu’à 70 ans un poste aussi risqué que celui de Premier ministre n’est pas un cadeau de tout repos. Non seulement il fâcherait ses Bretons à qui il a promis de revenir à plein temps en 2017, mais il est peu probable qu’Emmanuel Macron offre un nouveau passe-droit au cumulard Le Drian. Autre désavantage : il a été élu député pour la première fois en 1978, a été nommé secrétaire d’État sous Mitterrand, est ministre de l’actuel gouvernement et à la tête de sa région depuis 2004. Loin d’incarner l’image du « renouveau » et de cocher toutes les cases des critères.

  • Jean-Paul Delevoye : 2/5

Il est l’une des très belles prises d’Emmanuel Macron à sa droite. Médiateur de la République entre 2004 et 2011, puis président du Conseil économique, social et environnemental de 2010 à 2015, le chiraquien Jean-Paul Delevoye a été chargé de présider la commission d’investiture d’En marche ! pour les élections législatives, signe de la grande confiance que lui accorde le jeune prétendant à l’Élysée. Parlementaire durant seize années dans son territoire du Pas-de-Calais – député puis sénateur –, le septuagénaire jouit d’une grande estime chez les responsables politiques de droite comme de gauche. Delevoye serait-il l’homme expérimenté, consensuel, idéal pour le poste ? Malheureusement pour lui, pas tout à fait. Celui-ci a hérité, en 2002, du ministère de la Fonction publique, de la Réforme de l’État et de l’Aménagement du territoire dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. Et Emmanuel Macron l’a bien indiqué, il ne veut pas d’anciens ministres au sein de son gouvernement. Dommage…

  • Anne-Marie Idrac : 3/5

… Et il en va de même pour Anne-Marie Idrac, à deux doigts du CV parfait, mais nommée deux fois secrétaire d’État, d’abord aux Transports sous Jacques Chirac puis au Commerce extérieur durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Pourtant, cette centriste de 65 ans, aux plusieurs vies bien remplies et ralliée à Macron en février dernier, coche toutes les autres cases. D’un côté, avec son passé de députée UDF des Yvelines entre 1995 et 2002, elle connaît bien le fonctionnement des institutions et du travail parlementaire. De l’autre, elle a occupé des postes à haute responsabilité dans de nombreuses entreprises publiques et privées : présidente-directrice générale de la RATP, présidente de la SNCF, présidente du conseil de surveillance de l’aéroport de Toulouse, entre autres…

  • Ségolène Royal : 3/5

Et si c’était elle ? Après tout, n’a-t-elle pas inventé le macronisme avant l’heure ? En 2007, alors candidate à l’élection présidentielle, elle fâche les éléphants socialistes en proposant une alliance avec le centriste François Bayrou (qui refuse). Au congrès de Reims suivant, en 2008, elle met de nouveau les pieds dans le plat et veut rebâtir le PS en l’ouvrant vers le centre. Une stratégie qui en inspira certains, à commencer par un certain Manuel Valls. Elle gagne la région Poitou-Charentes en 2010 avec une liste où figurent des Verts, des MoDem, des radicaux et communistes, des chevènementistes et deux syndicalistes. Problème : la ministre de l’Environnement, qui plus est sous François Hollande, ferait pousser des cris d’orfraie chez Les Républicains et pourrait même coûter le soutien de certains à droite. D’autant qu’elle a siégé au gouvernement à plusieurs reprises depuis… 1992. Bien loin de la volonté de « renouvellement des visages » voulue par le candidat d’En marche !.

  • Richard Ferrand : 4/5

Il est le bras armé d’Emmanuel Macron. Le député du Finistère est entré très tôt dans le giron du ministre de l’Économie, depuis qu’il a porté la loi Macron au Parlement. Il coche surtout de nombreuses cases des « critères macroniens » pour devenir Premier ministre. Conseiller au cabinet du secrétaire d’État aux Affaires sociales et à l’intégration Kofi Yamgnane en 1991, parlementaire depuis 2012, il a une expérience certaine sans être pour autant un vieux routier de la politique. Il reste aussi méconnu des Français et incarne d’une certaine façon un « renouveau » politique. Certes, Emmanuel Macron pourrait lui préférer une femme, mais Ferrand a surtout d’autres aspirations : diriger le mouvement En marche !. Et voler trop haut trop tôt, surtout à Matignon, est un pari risqué.

  • Édouard Philippe : 4/5

Voilà un homme politique qui a (presque) toutes les qualités requises aux yeux d’Emmanuel Macron. Il n’entre vraiment en politique qu’au début des années 2000, alors qu’Alain Juppé s’entiche de cet élu du Havre pour participer à la fondation de l’UMP. Ce juppéiste de la première heure devient maire du Havre en 2010 et est réélu en 2015 dès le premier tour. En 2012, il devient député de la 7e circonscription de la Seine-Maritime. Bref, du neuf et un peu d’expérience. Au Point , l’élu se dit prêt à travailler avec Macron et « l’aider à gagner ». Seule ombre au tableau – dixit les indices d’Emmanuel Macron –, Édouard Philippe serait le candidat idéal… s’il était une femme.

  • Sylvie Goulard : 4,5/5

À en croire le portrait-robot qu’a dressé Emmanuel Macron, elle est la candidate parfaite pour le poste. Personne d’autre que la centriste ne répond à tous ces critères : européenne convaincue et assidue, elle peut mettre à profit sa solide expérience ministérielle sans pour autant avoir été ministre. En 1989, elle rejoint le Quai d’Orsay et intègre l’équipe française chargée des négociations pour la réunification de l’Allemagne. Entre 2001 et 2004, elle devient même conseillère politique du président de la Commission européenne Romano Prodi, puis travaille auprès de Valéry Giscard d’Estaing sur le traité constitutionnel. De la pratique parlementaire, cette eurodéputée élue depuis 2009 – et réélue en 2014 – à Strasbourg en a. Elle s’est engagée très tôt pour Emmanuel Macron et a organisé la rencontre avec Angela Merkel. Un tropisme, au nom de l’amitié franco-allemande, qui compte à l’heure où l’Union européenne se fragilise. Son handicap : ne jamais avoir été élue à l’Assemblée nationale.