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Primaire à gauche. Benoît Hamon confiant avant le verdict du second tour

Les Français de gauche sont appelés aux urnes dimanche 29 janvier 2017, afin de départager les deux finalistes : Benoît Hamon et Manuel Valls. « Rien n’est joué », selon Valls.

Illustration de l'article : Primaire PS: Hamon en démonstration de force avant le verdict
Benoît Hamon, candidat de la primaire organisée par le PS, lors d'un meeting de campagne à Lille, vendredi 27 janvier 2017. (©AFP/PHILIPPE HUGUEN)

Benoît Hamon, favori de la primaire organisée par le Parti socialiste (PS), a effectué une dernière démonstration de force vendredi 27 janvier 2017 face à Manuel Valls, deux jours avant un second tour dont le vainqueur aura fort à faire pour rassembler un camp divisé.

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« Si on perd dimanche, il faut réécrire le discours ! »

Dans le camp de l’ex-ministre de l’Education, la victoire ne fait plus guère de doute et l’afflux de messages de soutien engrangés vendredi 27 janvier, nourrit l’optimisme. « Si on perd dimanche, il faut réécrire le discours ! », plaisante ainsi un de ses porte-parole, Régis Juanico.

Dans celui de Manuel Valls, l’ambiance est plus morose, même si l’ancien Premier ministre a encore assuré vendredi 27 janvier, lors d’un déplacement en Meurthe-et-Moselle, que « rien n’est joué ».

Quelques centaines de milliers d’électeurs en plus – et j’espère bien davantage -, et tout change, dans un sens ou dans un autre!, a affirmé Manuel Valls, dont la dernière journée de campagne souffre toutefois de la comparaison avec celle de son rival.

Galvanisé après un meeting à Montreuil (Seine-Saint-Denis), qui a réuni quelque 3 000 personnes jeudi 26 janvier, Benoît Hamon s’est affiché à la mi-journée au côté du troisième homme de la primaire, Arnaud Montebourg, à l’occasion d’un déplacement dans une pépinière d’entreprises à Paris.

J’apporte mes efforts, mon soutien, nos propositions, nos idées, nos troupes, partout sur le territoire et c’est une belle alliance pour l’intérêt de la gauche et la France, a glissé Arnaud Montebourg.

« Attention, Hamon c’est l’utopie! »

Dans la soirée, son ultime meeting à Lille, devant quelque 2 500 personnes, s’est ouvert sur un très symbolique message audio de Martine Aubry. « Tu as redonné une vie à l’idée de progrès », a loué la maire de la capitale des Hauts-de-France, convalescente après une opération et regrettant de ne pas « pouvoir serrer Benoît dans (s)es bras ».

Fort de ces encouragements, l’ancien ministre de l’Education a une nouvelle fois défendu sa vision de la gauche, dont son revenu universel, raillant ceux qui avertissent : « attention, Hamon c’est l’utopie! ».

« Heureusement qu’il y a eu Aubry l’utopiste, Mauroy l’utopiste, Salengro l’utopiste, dans cette ville, pour donner à ce pays des droits, des conquêtes sociales », a souligné Benoît Hamon, attaqué par Manuel Valls sur la « crédibilité » de son « quinquennat à 500 milliards d’euros ».

« Je défends une société du travail », a martelé en retour l’ancien Premier ministre vendredi 27 janvier, en visite dans une entreprise de collecte et de tri de vêtements et chaussures usagés, employant des personnes en situation d’exclusion. « Il ne faut jamais renoncer, on peut créer du travail, le travail ne disparaîtra pas », a-t-il insisté, quand Benoît Hamon dresse, lui, le constat d’une « raréfaction » du travail.

Des parlementaires PS pour soutenir Emmanuel Macron

En ballottage défavorable dans les urnes, Manuel Valls est aussi embourbé dans une polémique après avoir épinglé un des porte-parole de Benoît Hamon pour sa supposée proximité avec le Collectif contre l’islamophobie en France.

« Depuis qu’il a fait ça, je reçois via les réseaux sociaux des menaces de mort », a déploré Alexis Bachelay, qui a saisi la Haute autorité des primaires.

Ces échanges virulents, qui suivent d’autres escarmouches, compromettent-ils le rassemblement après le second tour ?

Les rumeurs sur un appel de parlementaires à soutenir Emmanuel Macron, si Benoît Hamon sort vainqueur, vont bon train depuis quelques jours. Interrogé par l’AFP, le député Gilles Savary, soutien de Manuel Valls et séduit par Emmanuel Macron, confirme avoir « préparé un projet de texte » qui n’est pas « un appel à voter Macron », mais un « droit de retrait de la campagne de Hamon ».

« Qu’il y ait une vingtaine de “frondeurs” (sourire) qui partent, on ne va pas en faire un plat », a minimisé un député aubryste.

Vendredi 27 janvier, les deux finalistes de la primaire se sont en tout cas accordés sur une chose : le souhait d’une participation plus massive qu’au premier tour, autour des deux millions de votants (contre 1,65 million).

Et Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, a adressé à tous un message d’unité, rappelant qu’« il n’y a qu’un seul impératif dans cette campagne : battre la droite extrême et l’extrême droite ».

AFP