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« Penelope Gate ». En Normandie comment réagissent les élus qui soutiennent François Fillon ?

En plein « Penelope Gate », mercredi 1er février 2017, François Fillon a demandé aux Républicains de « tenir 15 jours ». Comment réagissent ses soutiens en Normandie ?

Illustration de l'article : Fillon appelle la droite à l'aide contre un "coup d'Etat" de la gauche
En plein « Penelope Gate » François Fillon a demandé aux élus LR mercredi 31 janvier 2017 de « tenir 15 jours ». ( ©AFP/Thomas Samson ).

François Fillon, empêtré dans le « Penelope Gate », a dénoncé mercredi 1er février 2017,  « un coup d’État institutionnel venant de la gauche»,  rapporte l’AFP. L’Élysée s’est empressé de nier. François Fillon a également demandé mercredi aux élus Les Républicains de « tenir 15 jours » face à cette affaire d’emploi fictif présumé. Normandie-actu a interrogé les élus en Normandie, fervents soutiens des débuts de campagne de François Fillon de réagir à cette affaire.

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Philippe Bas, président du département de la Manche :  « une déclaration de guerre »

Le sénateur de la Manche, Philippe Bas, soutien de François Fillon, a affirmé un soutien inexorable sur le plateau de BFM TV, mardi 31 janvier 2017.  Et de qualifier les révélations de « pilonnage systématique » et même de « déclaration de guerre ».

Il ne faut pas que ce débat démocratique soit confisqué. Il faut absolument qu’on en revienne le plus vite possible aux véritables enjeux de cette campagne, et le seul candidat qui émerge comme un homme d’État, et la manière dont il réagit à cette tempête le prouve, c’est François Fillon.

Le président du département de la Manche y croit et soutient même que la stature de François Fillon « en ressortira grandie. »

Joël Bruneau, maire LR de Caen (Calvados), soutien de la première heure

Il a été l’un des premiers à soutenir François Fillon, lors de la primaire à droite. Dès le 22 septembre 2016, le maire de Caen (Calvados) lui apportait son soutien expliquant : « Je voterai Fillon parce qu’il présente le projet le plus travaillé, le plus abouti, le plus construit pour relever notre pays » et « parce qu’il est constant dans ses positions, sur les sujets économiques, sociétaux, sociaux ou budgétaires ».

Mercredi 1er février 2017, interrogé par Normandie-actu sur le « Penelope Gate », il reste serein.

L’affaire est dans les mains de la justice et nous verrons bien ce qu’elle dira. François Fillon a été clair là-dessus. Je pense seulement qu’il ne faut pas être dupe. Cette affaire sort maintenant … Drôle de coïncidence quand même. Pourquoi pas lorsqu’il a été Premier ministre ?

Joël Bruneau estime toutefois : « Sur le sujet des emplois fictifs, il faut incontestablement proscrire ces pratiques. La transparence doit être de mise surtout lorsque cela touche de près ou de loin l’argent publique. »

Le maire de Caen va même plus loin. « Il y a des choses admises par la loi qui me semble-t-il ne sont pas acceptables pour ceux qui nous élisent. Lorsque je suis arrivé à la mairie de Caen par exemple, j’ai enlevé la ligne budgétaire liée aux frais de représentation du maire qui correspondait à 15 000 euros par an.

J’estime qu’en tout ça fait 90 000 euros pour un mandat, soit le prix d’un emprunt moyen pour un de nos contribuables. Allez expliquer à un Caennais que son emprunt c’est l’équivalent des frais de représentation du maire … »

Joël Bruneau « espère » que la décision de justice ira dans le sens de François Fillon.

Si c’est le cas et j’insiste si seulement c’est le cas, alors il faudra vite se recentrer sur les vrais débats parce que le chômage, le contexte international… il y a beaucoup à dire et à proposer sur ces sujets.

Sébastien Lecornu, président de l’Eure, directeur-adjoint de la campagne de Fillon : no comment

Jeudi 15 décembre 2016, le président du département de l’Eure, Sébastien Lecornu qui avait soutenu Bruno Le Maire au premier tour de la primaire était nommé directeur-adjoint de la campagne présidentielle de François Fillon.

Sollicité par Normandie-actu pour réagir face à l’affaire Penelope Fillon, il nous a fait savoir, par son service communication, qu’« il n’était pas le porte-parole de François Fillon et qu’il ne commentait pas l’actualité de son candidat étant donné que ce n’est pas son rôle. »

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Le soutien reste de mise toutefois puisque le 29 janvier dernier, Sébastien Lecornu retweetait :

Michel Lejeune, maire de Forges-les-Eaux (Seine-Maritime) : l’ami de toujours

En juin 2016, Michel Lejeune accueillait François Fillon à Forges (archives© La Dépêche L'Eclaireur, Laurent Hellier)
En juin 2016, Michel Lejeune accueillait François Fillon à Forges (archives© La Dépêche L'Eclaireur, Laurent Hellier)

Le maire de Forges-les-Eaux (Seine-Maritime)  est l’ami sarthois de François Fillon depuis 30 ans. Les déboires du candidat à la présidentielle ne changent rien pour Michel Lejeune qui le défend comme le rapportent nos confrères de l’Eclaireur/la Dépêche.

Il faut laisser la police et la justice faire leurs investigations. D’ailleurs selon le maire de Forges, c’est peut-être l’organisation des contrôles à l’Assemblée nationale qui est en cause.

A l’Assemblée, il y a une enveloppe pour salarier votre personnel. Il faut donner les noms de chaque collaborateur et l’Assemblée rédige les fiches de paie. Mais on ne nous demande jamais ce que fait réellement notre attaché parlementaire. Pourquoi Mme Fillon n’aurait pas eu droit d’être embauchée ?, interroge Michel Lejeune.

Ce dernier explique :  « Certains attachés parlementaires sont plus actifs que d’autres. Il y en a qui sont dans la rédaction, d’autres qui sont au contact de la population… Et un attaché parlementaire peut être en province et ne pas avoir de badge pour entrer à l’Assemblée. Ce n’est pas une preuve. »

Jean-Léonce Dupont, président du département du Calvados : « 15  jours, c’est long »

Il n’avait pas voulu se prononcer pour le premier tour de la primaire mais dès l’annonce des résultats, il avait clairement affiché sa préférence pour François Fillon.

Mecredi 1er février, le centriste Jean-Léonce Dupont, président du Calvados et sénateur insiste d’emblée : « 15  jours en politique, c’est long, c’est très long…» Et d’expliquer : « La question cruciale c’est l’existence ou non d’un emploi fictif. Si la justice juge qu’il y a eu emploi fictif alors c’est une évidence, François Fillon doit retirer sa candidature. Si ce n’est pas le cas, nous sommes là dans une problématique qui n’est pas d’illégalité, mais d’immoralité, et là, ce sera à chacun de juger en son âme est conscience. »

Bruno Le Maire, député Les Républicains de l’Eure : « Des Français choqués »

Candidat à la primaire à droite et député Les Républicains de l’Eure, Bruno Le Maire au sortir du QG de Fillon a estimé quant à lui « qu’il fallait reconnaître que les sommes mises en jeu dans l’affaire Penelope Fillon choquent beaucoup de Français. », selon des propos rapportés par l’AFP

L’hebdomadaire satirique a en effet revu à la hausse le total des rémunérations perçues par son épouse Penelope (plus de 830 000 euros) et deux de ses enfants (84 000 euros) en qualité d’assistants parlementaires.

Reste donc aujourd’hui à tenir 15 jours. Pour le principal intéressé, François Fillon, c’est en effet « dans les 15 jours qui viennent qu’on aura les résultats de cette enquête. On aura les résultats de cette enquête car on est à la veille de l’élection présidentielle.»

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Philippe Gosselin, député LR de la Manche en appelle à Juppé

Selon l’AFP, le député LR Philippe Gosselin, soutien d’Alain Juppé à la primaire, a lancé mercredi « un appel au maire de Bordeaux  pour qu’il réfléchisse à la possibilité de prendre le relais » du député de Paris. Une hypothèse que le candidat malheureux à la primaire a pour l’heure balayée.

Avec AFP